
Rozes Stephane Maladie – Les livres peuvent être aussi éclairants qu’un bain de tirages argentiques. La brume se lève et une réalité plus claire, plus brute et parfois plus dure émerge au fur et à mesure que vous les lisez. Le livre Chaos est dans cette catégorie. Stéphane Rozès évalue l’état de notre pays et les dangers qui pèsent sur nos civilisations à l’aide d’une grille de lecture qu’il qualifie d’ imaginaire .
Un pronostic certain
Les organisations supranationales comme l’Europe ne réussiront pas à établir la paix si elles privent les peuples de leur capacité à déterminer leur propre destin au nom de la mondialisation et de la technocratie. Au lieu de cela, ils affaibliront la démocratie, détruiront la souveraineté populaire et nuiront au concept même de nation.
Parce que les élites ont oublié que le moteur de l’histoire n’est pas leurs théories, leurs désirs ou leurs représentations, et qu’elle n’est pas non plus le résultat d’affrontements de forces extérieures (affrontements de forces matérielles, économiques ou sociales),
le résultat final est le les nations semblent, non pas pacifier leurs mœurs, s’homogénéiser et coopérer entre elles par les marchés et la technologie mais au contraire faire la guerre économique et se préparer à des guerres militaires .
Le politologue y voit des facteurs psychologiques et internes liés à la manière dont une communauté s’approprie la réalité comme moteur de l’histoire plus que des affrontements extérieurs à l’identité collective. Ce creuset remonte à la façon dont les communautés humaines se sont formées en relation avec la nature et les autres communautés en maintenant leur unité et leur diversité.
L’évitement des problèmes de santé comme fenêtre sur le désespoir des Français
Les Français ont une vision plus négative de l’avenir que le reste du monde, malgré le fait que nos systèmes économiques, sociaux et de santé restent des modèles à suivre pour le reste du monde.
Pourtant, ces trois dimensions de notre imaginaire se décomposent. L’Europe n’est plus la France à grande échelle. Les progrès semblent s’essouffler ; demain s’annonce pire qu’aujourd’hui. Les dirigeants, plutôt que de dire où ils veulent emmener la France, semblent dire au peuple français qu’il devrait le faire, afin de survivre au monde extérieur.
L’évitement des questions de santé par les candidats est un signe encourageant de myopie dans un pays où progrès médicaux et percées technologiques vont de pair. La moitié de nos compatriotes craignent une baisse du remboursement et de l’accès aux soins dans le cadre du nouveau système, tandis que l’autre moitié y voit une menace pour la sécurité nationale.
Ce manque de vision à moyen et court terme empêche toute réforme de fond et prive potentiellement les citoyens des innovations médicales, thérapeutiques, technologiques, numériques, organisationnelles portées par les professionnels de santé : médecins, chercheurs, laboratoires pharmaceutiques, etc.
En effet, la dépression limite les champs de vision, de sorte que les politiciens abordent la question de la réforme d’une manière comptable à court terme. Les investissements et les dépenses de santé sont mitigés.
Il y a des réponses, et nous devons faire confiance à la sagesse de nos concitoyens. La recherche montre que tant que les objectifs de modernisation de notre système de santé sont définis et arbitrés, les gens sont prêts à fournir les efforts nécessaires et à modifier leur comportement pour atteindre ces objectifs.
Cela met carrément la responsabilité sur nos dirigeants politiques. Dans le cadre du Forum France Santé 2017, Ipsos a mené une enquête pour le compte du LIR, Imagine santé.
Spécialiste des fractures Stéphane Rozès
Stéphane Rozès impute à sa “schizophrénie” sa réticence à être mis en scène dans Le Monde. Bien qu’il soit flatté d’être pour une fois l’objet d’une observation, le directeur de CSA-Opinions, bien conscient de sa propre verbosité, s’inquiète de ce qu’il retiendra de son flot de paroles. Se souviendra-t-on de son passé militant, ou de la neutralité imposée par t ?
Stéphane Rozès habite au rez-de-chaussée d’une résidence à Bourg-la-Reine (Hauts-de-Seine), et nous l’avons rencontré début avril. Dès que nous avons franchi la porte, le politologue a sorti deux feuilles de courbes et de chiffres et a dit:
Dépêchez-vous si vous voulez me présenter comme le premier qui a donné le non en tête, parce que …” Le 18 mars, il accomplit son premier fait d’armes en faisant remplacer par La Parisien son un par un NON ?
Malgré la traditionnelle marge d’erreur et surtout la forte proportion d’indécis, la publication du premier sondage donnant une faible majorité au non (51% contre 49%) a déclenché une vague politique et médiatique.
Les partisans du oui observent les chiffres du CSA avec prudence, mais dans les semaines qui ont suivi, tous les instituts ont confirmé ou amplifié la tendance. Le 21 avril, le vingtième sondage a été publié, montrant un résultat similaire.
