
Inass Touloub Parents – Elle s’appelait Inass. C’est le jour que beaucoup de gens partent pour leurs vacances d’été en 1987 : le 11 août. Lorsque les agents d’entretien découvrent cette fille recroquevillée sous un drap, le bitume grésille encore. Environ quatre ans, elle avait des cheveux noirs et ondulés, de grands yeux sombres et un corps qui avait clairement été soumis à d’horribles abus.
Selon l’autopsie réalisée à l’époque, il y avait de nombreuses blessures, dont d’anciennes fractures, des brûlures de fer chaud qui devaient être réappliquées et d’autres coupures. Les enquêteurs épuiseront leur pool de témoins, mais aucun suspect ne sera présenté à la suite de leurs efforts.
Le mystère de “l’enfant martyre de l’A10” se résout lentement 30 ans plus tard. Plusieurs traces de l’ADN de la famille Inass ont été découvertes sur la couverture en 2007, alors que ces empreintes n’ont rien révélé à l’époque.
Puis, à l’automne 2017, un homme est arrêté pour faits d’agression, et son ADN est entré dans la base de données nationale automatisée des empreintes génétiques (FNAEG). De façon inattendue, il s’avère être le frère de Little Inass. Ce jour-là, le 12 juin, les parents de la fille ont été découverts et contactés ; ils forment un couple séparé de sexagénaires.
Ils ont été arrêtés pour “meurtre sur mineur de moins de 15 ans, violences régulières sur mineur de moins de 15 ans et destruction d’un cadavre humain”, et leur premier regard sur la vie carcérale a révélé de nouveaux détails sur l’Inass.
Elle est née le 3 juillet 1983 à Casablanca, et fin 1984, elle s’était “inscrite dans une école primaire” à Puteaux (Hauts de Seine). Selon le procureur de Blois cité par le Parisien, “elle a été déclarée dans les fichiers de la CAF, inscrite sur les passeports, et inscrite au livret de famille”.
Le père de l’enfant, Ahmed.T, a raconté que sa vie était “un enfer avec une épouse violente”. Le 10 août 1987, il est rentré chez lui pour trouver Inass mort.” Sa femme lui a rapporté qu’elle était tombée dans les escaliers.
Il n’a pas eu le courage d’avouer, alors ils sont partis au Maroc », m’a confié au quotidien un proche de la situation. Halima. La mère de T nie les faits et affirme que sa fille a toujours vécu au Maroc. , ils “ne s’en souviennent pas”.
Au moins un homme se souvient des sentiments qu’il a eus en découvrant le minuscule corps sans vie. Inass a été inhumé sur la tombe de Kléber Cousin, ancien maire de Suèvres. “C’est encourageant de savoir que je saurai la vérité avant de mourir, grâce à ce truc incroyable qui s’appelle l’ADN”, s’est-il exclamé devant la foule parisienne.
L’ancienne édile révèle également : “Cette petite fille sera toujours la fille de notre communauté.” Malgré le passage de 30 ans, la tombe de la “petite inconnue de l’autoroute A10” est toujours bien entretenue. Une inscription portant le nom de la jeune victime doit encore y être apposée.
Il y a 33 ans exactement, le corps d’une jeune fille était retrouvé dans un fossé au bord de l’autoroute A10 près de Blois (Loir-et-Cher). Jusqu’en juin 2018, date à laquelle elle est enfin identifiée et ses parents interrogés, “la petite inconnue de l’A10” restera un mystère complet. S’accusant l’un l’autre, ils sont interrogés pour “meurtre et violences habituelles sur mineur de 15 ans, recel de cadavre”, puis ils sont tous les deux exécutés.
En juin 2019, le père d’Inass, âgé de 66 ans, Ahmed T., a été libéré de prison malgré ses protestations d’innocence. Son avocat de l’époque, Me Frank Berton, a fait valoir que “la mère est seule à l’origine des faits”.
La femme de 66 ans qui a reconnu avoir abusé de sa fille, Halima E., a été libérée le 12 juin et placée en résidence surveillée électronique, à notre connaissance. Me Antoine Vey, son avocat, n’a pas souhaité faire de commentaire. À l’heure actuelle, les ex-détenus sont libres tout en restant sous contrôle judiciaire en attendant leur prochain procès.
Les trois décennies de secret et de silence qui ont suivi les horribles événements d’août 1987 ont été retracées à travers des entretiens avec les parents d’Inass, présumés innocents, ainsi qu’avec ses deux sœurs et ses quatre frères, tous membres de l’opposition civile. Ces entretiens durent depuis plus de deux ans.
Le 10 août 1987. Une nuit d’été étonnamment fraîche. Il est probable qu’Ahmed range ses affaires pour emmener sa famille au Maroc en ce moment. Dans quelques heures, nous serons en route pour sortir d’ici. C’est un trajet long et épuisant. Mais dans les rues de Puteaux (Hauts-de-Seine), il fonce droit sur le commissariat.
Il y a quelques minutes, cet homme est rentré chez lui et a trouvé sa plus jeune fille, Inass, morte sur le canapé. Sa femme lui a dit que leur fille de quatre ans était tombée dans les escaliers menant de leur chambre à la salle de bain. Mais très vite les deux sœurs aînées d’Inass, âgées de huit et six ans, se sont confiées à lui.
Le procureur de Blois a annoncé vendredi avoir demandé que les parents d’une fillette de 4 ans retrouvée morte et défigurée par l’A10 en 1987 soient déférés devant une cour d’ânes pour meurtre et complicité de meurtre.
Le ministère public estime que l’enquête et l’information judiciaire leur ont permis de caractériser et de retenir, à la charge des deux mis en cause, ce crime qui justifie un débat public et contradictoire devant la cour des ânes du département et pour lequel la commission permanente des poursuites pénales l’exclusion est encouragée, comme l’écrit le procureur Frédéric Chevallier dans un communiqué.
