
Alain Frachon Fils De – Le 31 janvier 1950, Alain Frachon naît à Versailles. Le Centre de formation des journalistes (CFJT) lui décerne un diplôme de journalisme ainsi qu’une licence de droit et un DES de politique (CFJ).
Ayant débuté sa carrière d’animateur en 1974 avec Europe 1, il a ensuite été pendant dix ans correspondant de l’AFP à l’étranger (1975-1985). (Téhéran, Londres et Washington). Depuis son entrée au Monde en 1985, il a travaillé comme reporter étranger à Jérusalem (de 1987 à 1991) et à Washington (de 1992 à 1993) (1991-1994).
De 1995 à 2000, il a été le chef du service extérieur du quotidien, puis de 2000 à 2004, il a été rédacteur en chef des analyses et éditoriaux, et de 2004 à 2007, il a été directeur éditorial du quotidien (2007-2010).
Après le décès d’Érik Izraelewicz en novembre 2012, il a repris son rôle de directeur éditorial, assumant l’intérim. Avec la nomination de Nathalie Nougayrède comme rédactrice en chef, il prend les commandes de la publication en mars de la même année.
Il est né à Chambon-Feugerolles (Loire) le 13 mai 1893 ; il décède à Bordes (Loiret) le 4 août 1975 ; il fut métallurgiste, secrétaire de la CGTU, secrétaire de la CGT, secrétaire général de la CGT et président de la CGT (1944-1945).
Benoît Frachon est né à Chambon-Feugerolles, cité minière et industrielle au cœur du bassin houiller de la Loire, troisième enfant d’une famille ouvrière. Alors qu’il avait cinquante et un ans, son père, mineur, est mort d’une infection urinaire.
Bien qu’il ait reçu une éducation catholique, Benoît Frachon a également fréquenté une école publique. S’assurant de ne jamais oublier son premier jour de maternelle en juillet 1904, il obtient le 29e rang de son canton (sur 88 élèves) et le 1er de son école (sur 6 élèves).
Deux ans après avoir intégré le Cours Supérieur de l’école Chambon-Feugerolles, il abandonne après avoir échoué au concours de bourses de celui-ci. À l’époque, il était adolescent.
Après la mort de son père, il a pu obtenir un emploi dans une usine de boulons grâce au soutien de l’outilleur avec qui il a travaillé comme apprenti et apprendre les rudiments du métier.
En 1909, il devient membre du syndicat. Lors de la grève des mineurs d’octobre 1902 et du 1er mai, l’adolescent avait déjà connu la force de la solidarité ouvrière et les rigueurs de la répression des mouvements sociaux.
Dès janvier 1910, il est impliqué dans une grève qui débute par des boulons et s’étend rapidement à toute la métallurgie ligérienne. Cette année-là, il a été licencié, mais a été rapidement réembauché dans une usine de construction mécanique.
L’humiliation d’avoir à sonner à la porte des patrons pour trouver du travail s’imposait déjà au jeune Frachon, et il savait que cela ne ferait qu’empirer au fur et à mesure que cela se reproduirait.
En 1909, un groupe de mineurs et de métallurgistes forme un petit mouvement libertaire. L’hebdomadaire La Guerre sociale de Gustave Hervé, la revue de Pierre Monatte, et quelques “actions directes” comme le sabotage des lignes télégraphiques et téléphoniques font partie de ses activités.
Lors des élections législatives de 1910, lui et ses amis prônent l’abstention. Le groupe se réunissait tous les dimanches pour discuter et débattre de leurs pensées et aspirations. Le jeune ouvrier qui a participé au “groupe artistique éducatif du foyer syndical” – il a eu quelques rôles dans des pièces de théâtre “sociales” – a pu élargir ses horizons en fréquentant régulièrement la Maison du Peuple au Chambon.
En particulier, les diverses lectures de la bibliothèque – allant de Descartes à Flammarion – lui ont permis d’explorer le roman, la philosophie et la science de manière nouvelle. Ses Mémoires décrivent ce petit groupe d’anarchistes et d’anarcho-syndicalistes comme “fondé dans la lutte des classes au cœur de l’anarchisme et de l’anarcho-syndicalisme.
Nous n’avions aucune idée des courants concurrents qui agitaient la CGT et au-delà. En 1913, Frachon, membre de la grève nationale de décembre 1912 contre la loi triennale, est enrôlé dans l’armée.
Contrairement à de nombreux jeunes de la classe ouvrière, il n’avait jamais quitté son pays natal lors de ce voyage. Atteint d’une extrême myopie, il travaillait dans le magasin de vêtements du 30e régiment d’artillerie à Orléans lorsque la guerre éclata.
Puis réintégré dans le service actif, il est mobilisé comme ouvrier à l’Arsenal de la Marine de Guérigny dans la Nièvre : sa qualification professionnelle évite ainsi le front. En grandissant dans cet environnement ouvrier hautement organisé, Frachon a appris le déménagement de l’Union sacrée de la CGT.
