
Roger Knobelspiess Mort De Quoi – Il a passé 26 ans en prison et a écrit exclusivement sur le système pénal. Roger Knobelspiess, un ancien voyou devenu écrivain et acteur, est décédé dimanche à l’âge de 69 ans. Issu d’une famille nombreuse et modeste, ce Normand est né à Elbeuf (Seine-Maritime) avant de mourir en la région de l’Yonne où il s’était installé.
Après avoir volé un magnétophone alors qu’il n’avait que 17 ans, il a eu son premier contact avec la justice. Et c’est ainsi que commencent les interminables retours en prison. En 1972, les choses commencent à devenir sérieuses. Roger Knobelspiess, qui n’a que 25 ans, a été condamné à 15 ans de prison pour un braquage qu’il a toujours nié avoir commis.
Notre héros, les “intellectuels de gauche”
En 1980, alors qu’il est encore en prison, Roger Knobelspiess publie son premier livre chez Stock, intitulé « QHS : quartier haute sécurité ». Ce livre a contribué à convaincre le gouvernement de fermer ces zones infâmes. « Knop » est un jeune homme brillant et instruit qui attribue le crime aux « inégalités de la société bourgeoise ».
Les artistes de tous bords sont émus par son histoire, du chanteur Jacques Higelin, qui a écrit une chanson sur lui et l’a incluse dans son album “Tombé du ciel” (vidéo intégrée ci-dessous) au chanteur Léo Ferré et à l’actrice Marie Rivière, qui ont raconté leur combat pour le faire sortir de prison dans “Un amour aux assises”. A l’époque, il était, comme il l’avait confié au “Parisien” en 2003, le héros des “intellectuels de gauche” dans la lutte contre l’incarcération.
Il coupe un doigt et le donne à Badinter
Lorsque le président François Mitterrand arrive au palais de l’Élysée en 1981, il reçoit la bénédiction. Pourtant, en 1983, Roger Knobelspiess retourne en prison pour une rixe qu’il n’a jamais commise. Puis, dans un acte de défi contre son incarcération injuste, il se coupe un doigt et l’envoie au garde de Sceaux, Robert Badinter. En janvier 1986, il sera déclaré non coupable.
Mais en avril 1987, il est arrêté pour avoir commis un crime flagrant lors d’un braquage à la Banque du Peuple à Thuir (Pyrénées Orientales). La même année et le même mois, le 17 avril, il est condamné à neuf ans de prison pour avoir tiré sur la police à Saint-Pierre-les-Rue Elbeuf aux Saulniers dans la nuit du 23 au 24 septembre 1982, comme le rappelle le journal régional InfoNormandie.
En 1990, Roger Knobelspiess a été libéré de prison après avoir bénéficié d’une réduction de peine. Grâce en grande partie à Jean-Pierre Mocky, il apparaît fréquemment en petits rôles dans des longs métrages et des productions télévisuelles.
Pour son dernier livre, il a choisi d’écrire sur Jacques Mesrine, l’homme qu’il avait rencontré à l’hôpital et qui était devenu l’ennemi n°1 du public. En 2008, Casterman publie le roman graphique de Lounis Chabane, “Mesrine : L’évasion impossible”.
Lutte à mort pour la libération des détenus
Roger Knobelspiess n’a jamais cessé de se préoccuper des droits des détenus et de la liberté d’expression. Une lettre ouverte qu’il a écrite au président de l’époque François Hollande en juin 2012 a été publiée dans le journal français “l’Yonne Républicaine”.
Il avait imploré le chef de l’Etat de “restaurer les grâces présidentielles” et de “rendre un peu justice” à ceux “lourdement condamnés par la politique sécuritaire de M. Sarkozy” au cours de la dernière décennie. Il a menacé de couper un autre doigt s’il ne parvenait pas à faire passer son message.
Autre prise de position assez récente, la signature d’une pétition de soutien à Julien Coupat dans le numéro « de Tarnac » de juin 2015 sous le titre « Je suis l’auteur de L’insurrection qui vient ». Selon son frère, l’ancien voleur et converti en prison Roger Knobelspiess est décédé dans un hôpital du sud de la France dans la nuit de samedi. Knobelspiess avait passé les 26 années précédentes en prison.
Jacques Knolbelspiess a indiqué à l’AFP que les obsèques auraient lieu dans la commune d’Elbeuf, en Seine-Maritime, d’où la famille est originaire. L’auteur, décédé à 69 ans, annoncera la date sur sa page Facebook.
Roger Knobelspiess a été condamné à 15 ans de prison en 1972 pour une rixe qu’il n’a pas commise. En 1980, il publie son premier livre chez Stock, intitulé « QHS : quartier haute sécurité », avec une préface écrite par le philosophe Michel Foucault. Le gouvernement avait été incité à fermer ces zones puisque son livre s’était vendu à plus de 300 000 exemplaires. La guillotine blanche”, avait déclaré l’ancien détenu dans un entretien à l’AFP en 2008.
Bien qu’il ait été gracié par le président François Mitterrand peu après son élection en 1981, Roger Knobelspiess s’est dit incapable de pardonner la « véritable erreur judiciaire » qui avait été commise contre lui. Toutes ces années de ma vie m’ont été volées pour un crime que je n’ai pas commis.
Roger Knobelspiess, décédé le 19 février à l’âge de 69 ans, était aux prises avec des litiges depuis 1972. Pourtant, le malheur a commencé très tôt à Elbeuf (Seine-Maritime), où il est né le 15 septembre 1947.
Un adulte et huit enfants sont victimes de violence domestique alimentée par l’alcool. Le petit Roger était si mal habillé et nourri (principalement de soupe en conserve) qu’il a été surnommé “Klop” ou “Megot” par ses camarades de classe à l’école primaire. Il semblait que tout se préparait pour un résultat désastreux.
En effet, en mars 1972, Roger Knobelspiess est accusé d’avoir cambriolé une station pétrolière de 800 francs suisses. Il clame son innocence et trouve un alibi. Pourtant, il a été condamné à une peine pénale de quinze ans d’emprisonnement. Une révolution est née aujourd’hui. En 1976, il s’évade après avoir reçu l’autorisation de sortir de prison ; à ce stade, il devient assez violent et se retrouve en prison.
