
Renaud Capuçon Sa Fille – Le violoniste virtuose Renaud Capuçon et la célèbre journaliste Laurence Ferrari ont trouvé l’harmonie malgré des vies allegro prestissimo. Interview.
Match.com Renaud, tu as passé un moment fou quand tu avais 16 ans. Renaud Capucon, parlez-nous de vous. Carlo Giulini, chef d’orchestre de renommée mondiale, dirige l’Orchestre des jeunes de la Communauté économique européenne, composé de 100 adolescents.
Tout est mis en place pour une expérience palpitante. Et pendant que nous jouons la Neuvième Symphonie de Beethoven, j’ai l’impression de voler. Je me suis senti extatique pendant une brève période de temps. Comme si je flottais à l’extérieur de moi-même, c’est ce que je ressentais.
Tout d’abord, j’ai eu un changement de paradigme majeur dans ma façon de penser la musique. J’ai accepté le fait que je serai plus musicien que violoniste. Dans les années qui ont précédé cet épisode, vous avez eu une éducation musicale très disciplinée. N’avez-vous pas souhaité pouvoir tout jeter .
RC Parce que j’étais tellement absorbé par ce que je faisais, je n’ai jamais ressenti de douleur. J’ai eu ma part de défis, mais j’ai trouvé ce parcours enrichissant. Travailler de cette manière m’a rendu heureux. Le violon demande beaucoup d’efforts, et cela a toujours été le cas.
Laurent Ferrari. Parce qu’il a tellement de restrictions dans sa vie, je lui ai appris à se calmer pendant ses vacances ! Il n’avait aucune idée de comment faire des bulles ou rester assis. Il a passé beaucoup de temps à essayer de comprendre comment être paresseux, mais maintenant il est passé maître dans l’art de ne rien faire !
Jusqu’à présent, vous avez rencontré des musiciens légendaires. La première interview d’Isaac Stern avec vous est décrite dans les paragraphes suivants.
Isaac Stern donne une master class au festival de Verbier en Suisse, et j’ai postulé pour y assister. CRI j’ai 19 ans. Après une longue journée de voyage, j’arrive enfin à Verbier de nuit. Je suis trempé jusqu’aux os et je suis épuisé. J’apprends qu’Isaac Stern dirigera une audition pour nous le lendemain. Je suis sur le qui-vive.
Avant de lui montrer mon programme, j’avais prévu une semaine de préparation intense. Alors je travaille jusqu’à 3 heures du matin, incapable de dormir, sur mon violon avec une sourdine dessus. Une salle de cinéma de 300 places a été louée pour l’occasion. Isaac Stern, un petit homme aux cheveux gris, entre dans la pièce.
Parce que nous sommes immobilisés, il est Dieu pour nous. D’une voix tonitruante, il demande qui veut commencer. Le silence glacial. Main levée, je commence. J’interprète également le Concerto de Sibelius. Stern est assis au vingtième rang de l’auditorium, mais je ne peux pas voir son visage à cause de la faible luminosité.
Une semaine plus tard, il m’appelle, mais je ne le vois pas jusque-là. Son cours était à couper le souffle et j’ai appris à un niveau d’intensité que je n’avais jamais connu auparavant. Il m’a montré comment marcher sur scène comme si j’étais propriétaire de l’endroit dès le départ. Il m’a demandé d’exprimer physiquement et émotionnellement : « Écoutez-moi ! Depuis, mon souvenir est resté gravé dans ma mémoire.
En tant que premier violon de l’Orchestre symphonique de Chicago, Daniel Barenboim souhaite que vous le rejoigniez. Et avec ça, un coup d’éclat !
RC Je suis un jeune de 20 ans nerveux et maigre qui auditionne pour un poste dans le plus grand orchestre du monde. Les partitions que je ne connais pas ou que je n’ai pas préparées apparaissent dans mon classeur lorsque je les consulte.
Une gaffe du secrétariat : j’ai utilisé les partitions de l’année dernière ! C’est fait. Si Barenboim appelle, je ne reviendrai pas. J’ai dû voyager aux États-Unis deux fois dans ma vie, et les deux fois, le destin m’a emmené ailleurs.
Faisons une pause dans la musique. Avec Fidel Castro dans son palais de La Havane pour le dîner, vous n’avez que ans.RC Le Gustav Mahler Jugend Orchestra, sous la direction de Claudio Abbado, est un orchestre pour jeunes musiciens.
Le palais présidentiel de La Havane nous a gracieusement invités à dîner dans l’une de ses salles d’apparat. Fidel Castro, flanqué de gardes du corps inquiétants, se fraye un chemin à travers une foule de soldats armés rassemblés autour d’un immense buffet. Il nous offre des cigares de sa réserve personnelle. Honnêtement, j’aurai fini dans dix jours !
Jacques Chirac sera prié de se laver les mains peu après.
Le président du RC, Jacques Chirac, s’est récemment rendu en Savoie et l’Elysée m’a invité à déjeuner avec d’autres notables savoyards, tous skieurs ou champions de curling.
Jacques Chirac touche mon violon vers la fin du repas, un sublime Guadagnini prêté par un ami suisse à l’époque. Je lui dis de se laver les mains tout de suite car il vient de manger du fromage et elles sont sales. Une telle insolence refroidit la table. Il rit et court, mais le président éclate de rire.
Il est possible que nos lecteurs n’aient aucune idée de ce que c’est que de passer une journée sur deux dans un avion, de lutter contre le décalage horaire et d’être généralement épuisé. Il faut aussi plaire à une chambre le soir.
CRI s’est habitué à être tout le temps sur la route.. N’ayant pas le temps de m’adapter au décalage horaire, je me suis retrouvé épuisé à mon arrivée. Un manque de sommeil, trop manger, et exc.
