
Patrick Dils Et Ses Parents – Elle était une vraie badass. Elle a toujours été là pour son fils Patrick, ainsi que son mari. Le 29 mars 2014, à l’âge de 72 ans, Jacqueline Dils s’est éteinte dans le calme avec lequel elle menait sa vie. Cette disparition est survenue deux jours avant le début d’un procès extraordinaire, celui de Francis Heaulme devant la cour d’assises de la Moselle pour le double meurtre commis à Montigny-lès-Metz en 1986.
Les événements qui ont modifié le cours de cette affaire judiciaire en cours se sont produits deux jours auparavant. Pendant longtemps, les gens ont associé le nom “Dils” au meurtre odieux de septembre 1986 de deux enfants de huit ans. Jamais
Jacqueline Dils n’a douté de l’innocence de son fils. Pour elle, ce fut un soulagement lorsque Patrick Dils fut déclaré non coupable au procès de Lyon en 2002, à l’issue d’une longue bataille judiciaire.
“Nous voulons être ensemble en tant que famille aujourd’hui”, déclare Patrick, continuant de parler au nom de l’unité résiliente qui a résisté à tant de tempêtes. Le 7 avril, Patrick Dils devait témoigner dans le procès de Francis Heaulme devant la cour d’assises de la Moselle. Il espérait qu’à l’issue de ce procès, il aurait enfin des réponses aux nombreuses questions qui le tracassent depuis des années.
Le tribunal rendra une décision différente après avoir reporté le procès à une date ultérieure. Mais le tribunal n’a pas oublié l’énorme injustice faite au jeune homme. Le 1er avril 2014, avant de confirmer officiellement le nouveau procès des accusés Heaulme, le président Gabriel Steffanus a été entendu dire.
Je me sens obligé de dire à Patrick Dils, au nom du tribunal et du système judiciaire dans son ensemble, à quel point l’erreur judiciaire a été massive. Jacqueline et Jean DILS, les parents de Patrick, sont incarcérés depuis 1989 pour le meurtre de leurs deux enfants. Ils ont réussi à le faire rejuger.
Jean sourit et dit : “Comme tout le monde, les Dil se sont rencontrés au bal.” C’était la fin des années 60. Il travaillait pour Citröen, et Jacqueline était une fervente partisane du Ddass.
Elle semble avoir les cheveux blonds, un teint clair et des yeux bleus sur les photographies. Quel sourire il arborait. Patrick, leur fils, est le portrait craché de sa mère, stoïque et alangui. Elle a arrêté de travailler pour avoir bébé Alain. Toute sa mère aussi.
Jean continue de le taquiner, “Quand Jacqueline passe, je vois Alain.” La famille habite une maison que les parents de Jacqueline ont achetée rue Vénizelos à Montigny-lès-Metz, au pied du long talus qui borde les voies ferrées de l’express Paris-Metz. Le père de Jacqueline fumait beaucoup d’herbe. Ça y est, vous Dils.
Narcissisme du père et austérité de la mère. Et ces jeunes hommes agressifs. Pour cette famille, passer du temps ensemble est la première forme d’intimité. Jean n’est jamais loin de Jacqueline.
Quand Jean commence une phrase, Jacqueline le coupe. Tout le monde passait le week-end dans une petite maison sur la Meuse où ils organisaient des fêtes. Les enfants étaient tous grands maintenant.
Pour ceux qui comptent à la maison, Patrick a 16 ans et Alain 13. Quoique, “j’aime pas laisser les gosses, on les prend avec”, comme disait Jean. Le soir du 28 septembre 1986, les Dil rentrent chez eux à Montigny.
Ils sont allés cueillir des pommes et ont ramassé beaucoup de fruits. Jacqueline est au volant de la Citroën GS. Jean ouvre la porte, Alain aide à décharger et Patrick fait un tour dans les tunnels sous les traces des furets.
Les corps de deux jeunes garçons, âgés de 8 et 9 ans, sont découverts sur la voie ferrée le soir même, à 200 mètres de la maison, au-dessus du talus de la voie ferrée.
Des pierres avaient été utilisées pour briser leurs crânes. Il y a une décennie et demie. Aujourd’hui chez les Dils, les tulipes pointent le long du mur et les cerisiers fleurissent dans le jardin.
Jean et Jacqueline ont brisé la vitre avant et peint une ligne marron à travers chaque joint de brique. Jacqueline a collé des images colorées d’un papillon, d’une corbeille de fruits et d’un bourdon sur le rebord de la fenêtre de la salle à manger. Cela fait que le talus de chemin de fer change de couleur derrière le verre, comme le rouge, le jaune, le vert et le bleu.
L’hiver, Jean travaille au sous-sol. Alain se cache dès que quelqu’un s’approche. Il déteste discuter de questions liées au travail. Juste trois jours. Patrick a été accusé d’avoir tué ses deux enfants, reconnu coupable deux ans plus tard et condamné à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle par le tribunal de la Moselle qui contrôle les mineurs délinquants. Il avait 19 ans à l’époque.
Le procès lui-même a duré trois jours. C’est vu, marmonne Jean. C’était difficile, concède Jacqueline. Et de rappeler qu’ils étaient “tout seuls sur le banc” même si “c’était bondé, ça débordait” sur le chemin des zones civiles.
Ils gardent le silence sur ce qu’ils ont ressenti après que le procureur général de l’État a déclaré qu’il aurait demandé la peine de mort si cela avait encore été une option.
Parce que leur fils avait abdiqué. Avant Patrick, la police avait persuadé un homme de 38 ans d’avouer le meurtre d’enfants et avait obtenu les aveux d’un jeune de 18 ans.
Les deux avaient été séparés en raison de délires incohérents. Il n’y a pas eu de relâchement dans les efforts de la police pour reprendre la zone. Le 29 avril 1987, ce fut le tour de Patrick. Il fallait qu’ils trouvent quelqu’un, dit Jean.
