
L Affaire Stavisky – Quelque chose d’inattendu est devenu un problème national majeur. Le 8 janvier 1934, à Chamonix, un criminel du nom d’Alexandre Stavisky se tire une balle dans la tête alors que la police s’apprête à l’appréhender. En raison de sa dernière escroquerie, qui impliquait le Crédit municipal de Bayonne, le fuyard a été découvert.
Ce qui commence comme une énigme devient rapidement une crise politique et financière qui secoue le gouvernement et le pays français dans les années 1930. La presse de l’époque est habituée à ressasser ce qui est devenu connu sous le nom de “l’affaire Stavisky” et son principal protagoniste.
L’origine de “l’affaire Stavisky” est une entreprise frauduleuse massive. Ainsi, le 24 décembre 1933, le journal parisien conservateur, le Petit Journal, annonçait l’arrestation dans la nuit de Gustave Tissier, directeur du Crédit municipal de Bayonne, accusé d’avoir diffusé de « fausses émissions de bonne volonté ». Selon l’édition du 1er janvier du Figaro, le Crédit municipal de Bayonne a été créé au début des années 1930, avec Tissier nommé premier directeur à la suite d’un arrêté préfectoral.
Semblable au Mont-de-Piété à Paris, cette entreprise est autorisée à emprunter à 6 % et à prêter à 8 %, ce qui lui permet de se livrer à la pratique des « prêts sur gabarits ». La publication poursuit en disant que “pendant ces premières années, les affaires étaient florissantes; l’afflux d’émigrants espagnols qui passaient par Bayonne empruntaient lourdement contre leurs bijoux”. Les notaires, les banques, les compagnies d’assurance et les particuliers ont tous reçu des certificats qui avaient été délivrés et distribués par le gouvernement.
Or, par un mécanisme astucieux, comme le détaille Le Figaro du 31 décembre 1933, l’argent est blanchi par l’émission de fausses obligations. était envoyé à un imprimeur différent et dont les registres étaient détruits dès que les bons étaient détachés.
Presque tous ces billets contrefaits affichent des montants absurdement élevés, allant de 200 000 à 1 000 000 de francs suisses. Pourtant, la presse découvre la roseraie, et elle est stupéfaite « du nombre considérable d’obligations mises en circulation par le Crédit municipal de Bayonne et de leur valeur chaque jour croissante ».
Pour attirer plus de clients, une compagnie d’assurances par actions décide d’émettre un nouveau type de certificat d’actions avec une valeur nominale différente. Un audit est effectué et l’entreprise s’effondre.
Les enquêtes policières et les interrogatoires mènent à l’identité du cerveau et du bénéficiaire du braquage de plusieurs millions de dollars : un certain Stavisky. La police et les médias sont bien conscients de cette astuce.
En effet, Alexandre Stavisky, né le 20 novembre 1886 en Ukraine et naturalisé français, devient l’Ennemi public n°1 (Section du Code pénal) dans les années 1920 pour divers escroqueries telles que la falsification de chèques et les opérations boursières frauduleuses.
Il est explorateur, pilote et commandant de fort. Ses victimes comprennent à la fois des particuliers et des institutions financières. Ainsi, en juillet 1926, Alexandre Sacha Stavisky est arrêté pour escroquerie financière.
La nouvelle du “Roi des chèques sans provisions” a été rapportée dans Le Matin du 29 juillet, un grand journal français des années 20 dont la ligne éditoriale s’est progressivement déplacée vers la droite. Mais il trouve toujours un moyen de “contourner les règles”.
Dans le numéro du 31 décembre 1933, Le Figaro retrace l’histoire judiciaire de Sacha Stavisky, dans le rôle de Serge Alexandre : en décembre 1916, le tribunal de Paris le condamne à mort pour abus de pouvoir en col blanc ; en 1918, le même tribunal le condamne à mort pour abus de confiance.
En 1925, il se retrouve empêtré dans une série de faux chèques. Le 26 juillet 1926, il est arrêté pour de nouveaux crimes, mais il est libéré sous caution en 1928, et son dossier est resté ouvert depuis. Dès sa sortie de prison, Stavisky crée une société dont l’objectif premier est de se lancer dans la bijouterie, tout en agissant également comme agent du Crédit Municipal d’Orléans.
En guise de farce, de faux bijoux sont exposés. Le pot d’or a été retrouvé et contient dix millions de chèques de forme irrégulière qui ont été déposés à Paris et ailleurs. Mais au fur et à mesure que l’affaire progresse, d’autres escroqueries “de Monsieur Alex” sont mises à jour et relayées dans la presse, élargissant à la fois la liste et le caractère de ses forfaits.
Le flamboyant “Le beau Sacha” est dépeint comme un chercheur d’aventure nocturne avec une belle apparence, une personnalité charmante et un QI élevé. Avec son accès facile à la richesse, il était reconnu comme l’un des joueurs les plus influents du jeu et un habitué des établissements de baccara haut de gamme.
Non seulement cette arnaque moderne fonctionne pour garder les gens silencieux et amicaux, mais elle semble également pouvoir acheter le silence et l’amitié. Déjà en juin 1926, le principal média de l’époque, Paris-Soir, rapportait que « Stavisky très généreux… avec l’argent des autres, il a raccommodé ses fermes émotions ».
Pour cette raison, il est capable de continuer ses méfaits, de continuer à s’enrichir et de vivre somptueusement dans des palais avec la protection et la faveur de personnalités de haut rang dans les secteurs des affaires, de la politique, de la police et de la justice. Dans l’affaire des fausses obligations de Bayonne, la presse a découvert que Stavisky avait reçu dix renvois consécutifs de différents juges, plutôt que d’être jugé comme un citoyen ordinaire.
