Kamini Famille – C’est le plus gros buzz internet de 2006. Kamini, infirmier psychiatrique dans un hôpital du nord de la France, s’est imposé ces dernières semaines comme une force majeure du rap français.
Kamini restera dans les archives. A 27 ans, cette jeune hospitalisée en psychiatrie est passée de l’anonymat le plus complet à la coqueluche médiatique mondiale. Les raisons d’un tel engouement.
Vidéo tournée en trois jours dans son village de Marly-Gomont, ainsi qu’un rap inspiré du quotidien et de la mentalité de cette petite communauté picarde. En moins d’un mois, quatre millions de personnes ont eu leurs écrans scotchés, une invitation au Grand Journal de CAnal+, un reportage de Jean-Pierre Pernaut dans le 13 Heures, et un reportage dans “Time Magazine”.
Kamini, la fille d’un médecin de la République démocratique du Congo, ne s’attendait pas à devenir une star si rapidement. Le jeune homme, élevé dans le patelin de l’Aisne comme il le décrit si bien dans son premier tube, aime la musique mais privilégie ses études à tout le reste.
Il est entré à l’école de médecine après avoir obtenu un baccalauréat en sciences. Échec. Il décide alors de devenir infirmier et intègre le service psychiatrique d’un hôpital luxembourgeois, où il connaît un grand succès. Mais les paroles manquent.
Et c’est pour cela qu’en 2006, il décide de mettre en musique l’ennui de la campagne française et la difficulté d’y faire face quand on n’est pas natif du pays. Le sens de l’humour de Kamini me fait craquer. Plus de 200 000 personnes ont vu “Marly”.
Depuis, le jeune homme a abandonné son travail d’interniste et a sorti son premier album, “Psychostar World”. La difficulté d’être le seul enfant noir de la ville est révélée dans “Je suis l’argent blanc, le logement, les films, les gens, comme un changement”. Il continue d’être ému par les petits hameaux de campagne, l’esprit brisé de ses habitants et l’isolement qu’ils ressentent en tant que seules personnes de couleur.
Amusant et ironique, son dossier mentionne aussi son expérience d’infirmier psychiatrique et fait l’éloge de la racaille qu’on ne nommera jamais : “Regardez George Bush ou Satan, on ne les tuera jamais.” Les chansons de Kamini ne sont pas un produit de masse ; ils présentent des paroles concises, un humour plein d’esprit et des paroles cristallines. Ils sont dans la veine d’un rap conscient et engagé.
Médecin, le rappeur de Marly-Gomont a fait ses débuts sur le web avec un rap champêtre inspiré des vaches et des habitants de son patelin picard méconnu, “même de Jean-Pierre Pernault.
Pas facile d’appartenir à la seule et unique famille de noirs dans ce coin paumé où règne le racisme ordinaire Kamini est entraîné par l’intensité de son sens de l’humour et du tchatche… Il est juste de dire que son clip ch’ti est vaut le poids en mobylettes qu’il transporte.
Nous connaissons tous le hit “Marly-Gomont” du rappeur Kamini en 2006, qu’il a interprété avec l’aide de l’auteur-compositeur-interprète Kamini. La France découvrait ainsi l’histoire de ce jeune homme, élevée dans un village de la campagne profonde, en Picardie, à une époque où les habitants n’avaient jamais vu de noirs de leur vie.
Plusieurs années ont passé et nous voilà débarrassés sur grand écran Bienvenue à Marly-Gomont, l’histoire du père de Kamini, Seyolo Zantoko, arrivé à Marly-Gomont dans les années 1970 avec sa femme et ses enfants pour travailler comme médecin de campagne.
Il devra composer avec la méfiance et le racisme des habitants, qui ont été choqués par l’arrivée d’une famille noire dans leur petite ville endormie. Ce sera une période difficile. Seyolo se mettra alors à profit pour gagner la confiance des habitants et faire tomber les barrières des préjugés et du sectarisme. Kamini a imaginé seule le concept du film, en hommage à son défunt père, décédé en 2009. Julien Rambaldi et Benoît Graffin, le réalisateur du film, ont collaboré au scénario.
Au départ, le chanteur voulait faire une sitcom comme Prince de Bel-Air, mais la mort de son père l’a poussé à changer de perspective et à faire un long-métrage. Kamini voulait illustrer qu’une personne noire pouvait réussir en France dans un autre domaine que le football ou le show-business, et l’histoire de son père semblait être un exemple à suivre pour les jeunes immigrés.
Julien Rambaldi s’est tourné vers l’acteur belge Marc Zinga, apparu dans Qu’Allah bénisse la France et plus récemment dans 007 Spectre, pour interpréter le Dr Seyolo Zantoko. Dans le rôle de la mère de Kamini, Anne Zantoko est jouée par Assa Maga, tandis que Bayron Lebli assume le rôle du futur artiste. Jonathan Lambert complète le casting en tant que maire de Marly-Gomont Lavigne. Le 8 juin, une projection de “Chocolat des Cultures” aura lieu au cinéma.
Bienvenue à Marly-Gomont a fait sa première sur TF1 dimanche soir, rassemblant près de 560 000 téléspectateurs dans les salles françaises lors de sa sortie en 2016. Il raconte sa propre histoire, ainsi que celles de ses parents, dans un livre co-écrit par Kamini Zantoko.
