
Jerome Garcin Maladie – Mes oreilles endolories résonnent, « je veux mieux les connaître, et ils me parlent dans un français de laborantin, un sabir bio, un babélisme médicamenteux que je ne saisis pas toujours » ; Je suis un fantasme de la radiologie, un écologiste trébuchant, un voyageur sans bagages. Mais si je ne témoigne pas sur cette secte clinique, où seuls les obscurs sont soignés et les manuels sont mornes, alors personne ne me croira.
En mars 2018, les mémoires de Jérôme Garcin, “Le Syndrome de Garcin”, ont reçu le prix “Humanisme et Médecine”, créé en 2001 par le Collège Français de Pathologie Vasculaire et dont le thème pour 2018 était “La médecine, une histoire de famille?”
Jérôme Garcin (Le Masque et la plume, Le Nouvel Obs) retrace son arbre généalogique, découvrant qu’il est issu de deux familles qui ont une longue tradition de pratique et d’enseignement de la médecine comme s’il s’agissait d’une vocation sacrée. Les deux célèbres grands-pères de l’auteur, le neurochirurgien Raymond Garcin (1897-1971) et le pédopsychiatre Clément Launay (1901-1992), sont tous deux issus de grandes familles médicales.
Alexis Boyer (1757-1833), fils d’un tailleur et d’une modiste, épouse Gabrielle-Adélade Tripot, fille d’une blanchisseuse qui le guérit de la fièvre typhoïde avec un bouillon de légumes. Il “ignorait pourtant le protocole que sa fille allait inaugurer”.
Gagnant de Paris, il devient professeur, chirurgien et baron d’Empire, marie sa fille Adelade à un professeur de pathologie chirurgicale, et commence ainsi une dynastie médicale familiale qui comprendra finalement le grand-père bien-aimé de Jérôme, le neurologue Raymond Garcin, dans ses rangs en tant que sixième génération.
Après avoir grandi sur l’île caribéenne de la Martinique et fréquenté le lycée et l’université à Paris, Raymond Garcin a combattu pendant la Première Guerre mondiale et, après avoir été libéré, est allé travailler comme externe et stagiaire sous la direction du professeur de neurologie clinique Georges Guillain à la Salpêtrière. Ayant reconnu ses qualités morales et médicales pour ce qu’elles sont, il tendit rapidement la main de sa fille.
La quantité et la qualité des écrits de Raymond Garcin dans le domaine de la pathologie médicale pure liée à la neurologie témoignent de l’étendue de ses connaissances générales et de sa compréhension sur lesquelles repose sa spécialisation en neurologie. Sa théorie sur la paralysie unilatérale des nerfs cérébraux (1927) deviendra la norme en quelques années, et sera connue sous le nom de syndrome de Garcin.
En 1942, le livre Traitement des traumatismes crâniens et autres traumatismes crâniens remporte le prix Montyon de médecine et chirurgie de l’Académie française des sciences.
Cet ouvrage révolutionnaire s’inspire largement des expériences de l’auteur dans le traitement des soldats blessés pendant la Seconde Guerre mondiale. Dans la Troisième Armée, l’humanité de Raymond Garcin est devenue légendaire et reste inégalée à ce jour. « Écoutez vos malades, car ils sont vos seuls maîtres.
Surtout, il retourne définitivement à la Salpêtrière en 1948, cette fois à la division Mazarin, où il prendra bientôt la tête d’un service de pilotage et mettra en place une section de microscopie qu’il continuera à diriger même après sa retraite en 1968.
de nombreuses réalisations sont ses rôles de professeur de chaire de neurologie, de secrétaire général de la Society for Neurology, de vice-président des conférences internationales de neurologie et de membre de la prestigieuse National Academy of Medicine.
Même lorsqu’il se détendait en famille en peignant en plein air à Saint-Laurent-sur-Mer avec son fils Jérôme, « ce sémiologue ne se reposait jamais le monde était pour lui un patient malade, menacé, pour qui il fixait en même temps la beauté passagère, diagnostiqua le symptôme, et voulut absolument traduire le silence.” Ses examens scolaires, au cours desquels il.
Le grand-père maternel de l’auteur, le Dr Clément Launay, est neuropsychiatre pédiatrique, professeur à la Faculté de médecine de l’Université de Paris et membre de la prestigieuse Académie française de médecine. Les deux hommes sont entrés en collision, se rencontrant sans développer aucune sorte de relation amoureuse.
Il avait lu Freud, s’était lié d’amitié avec Françoise Dolto, avait commencé à faire de la psychanalyse sur lui-même, et s’était mis à la recherche de ce qu’il appelait « la cause des régressions intellectuelles, des stagnations affectives de l’enfant, de ses difficultés comportementales et linguistiques » dans la cellule familiale. Clément Launay a créé la première clinique médico-psychologique-pédagogique et a consacré une grande partie de son temps à la question de l’adoption.
Il voulait que la psychiatrie traite différemment les adultes et les enfants parce qu’il était soucieux de nourrir le caractère unique de chaque enfant et était animé par le désir de “préparer le petit homme à exercer sa pleine liberté, et de ne jamais empêcher un destin de s’accomplir”.
Ces deux personnes sont profondément liées aux années de formation de l’auteur, et leurs histoires servent de toile de fond à la fois à des portraits sincères et à un aperçu élogieux d’une tradition médicale qui place « l’humain », « l’humanité » et « l’humanisme » au centre de son histoire. pratique et éthique.
Et qui a sa propre chronologie, séparée des grands rendez-vous du calendrier national (cours, publications, conférences, ses institutions les plus prestigieuses : La Salpêtrière, l’Hôtel-Dieu, Laennec, Bicêtre, Trousseau, Hérold, l’Académie de Médecine).
Et Jérôme Garcin, dont la vie a été marquée très tôt par des démons familiaux qu’il écrit pour exorciser : « Quel réconfort ou quelle argumentation, enfin, suis-je prêt à chercher en rendant visite à cette dynastie de mandarins. Peut-être la simple idée que si la médecine sauve des vies, alors l’écriture doit sûrement les allonger.
Dans le cadre du projet autobiographique sur lequel il travaille depuis 1998, Jérôme Garcin évoque la « tribu » médicale dont il est issu, en s’intéressant à son grand-père paternel, le professeur Raymond Garcin.
