Jean Luc Codaccioni Fils – Jean-Luc Codaccioni et Antoine Quilichini, deux figures clés du syndicat du crime organisé corse, ont été tués à l’aéroport de Bastia le 5 décembre. Il n’a pas fallu longtemps à la police pour déchiffrer les messages cryptés de l’agresseur et apprendre que le jeune homme de 26 ans Christophe Guazzelli était motivé par une ancienne vendetta. C’est plus qu’un simple acte de représailles; il annonce l’arrivée d’une nouvelle génération de criminels dont l’histoire mouvementée est inextricablement liée à celle de l’île.
Ils soutiennent un ordre social occulte profondément enraciné qui ne peut être appelé que par son nom propre : une mafia. La mafia corse, omniprésente, brutale et riche depuis le début des années 1980, a gouverné l’île sans défi sérieux pendant près de trois décennies.
Au cours de la dernière décennie, cependant, elle a connu d’importants bouleversements. Les rangs ont été décimés à la suite de guerres internes, les enfants de barons au pouvoir ont pris le contrôle de l’entreprise familiale et les cartes ont été mélangées du nord au sud. Aller de l’avant face à l’omerta, ce livre cherche à démontrer l’impact permanent de la criminalité insulaire organisée sur la société corse.
Ce gang a bâti sa réputation sur une histoire d’actes militarisés et violents. Jusqu’au tournant du millénaire, ses principaux marchés étaient la France, la Corse, la Suisse et la Russie. Parmi les cent vols à main armée du groupe figuraient le braquage de la «Casse du Siècle» à l’Union des banques suisses à Genève, en Suisse, le 25 mars 1990, ainsi que l’attaque en 1992 contre un camion de livraison Securipost et le détournement en 1992 d’un Air France. Jet Mercure.
Le groupe est également soupçonné de blanchiment d’argent, notamment dans l’industrie du football avec des liens présumés avec le club de Bastia[réf. confirmer]. Le berceau de La Brise de Mer était la petite ville corse de La Porta. A la fin des années 1970, un groupe de criminels de vingt à quarante ans nommé “Brise de Mer” et dirigé par un dénommé Antoine Castelli devient un habitué d’un bistrot du vieux port de Bastia.
Ils commencent par des méfaits mineurs, ce qui n’entraîne pas toujours de plus gros problèmes. Par exemple, lors d’une bagarre, ils peuvent se rendre compte une fois sur place qu’ils ont oublié d’apporter leurs armes. En raison de la détérioration du climat politique en Corse, ils étendent leurs activités.
Le 4 novembre 1988, cinq individus lourdement armés (lance-roquettes, fusils-mitrailleurs…) et cagoulés attaquent un fourgon SECSO aveugle revenant d’un voyage de collecte de fonds dans les Balkans.
Ils ont volé plus d’un million de francs suisses6. Dans le cadre de cet attentat, les trois membres du convoi ont rapidement admis qu’il s’agissait d’un attentat simulé et ont désigné les auteurs comme étant Guy et Gilbert Voillemier, François Santucci, Francis Guazzelli, Christian Leoni et Jol Pattachini.
Les frères Voillemier et Guazzelli pourraient être placés en garde à vue. En conséquence, ils ignorent les faits. Le 22 novembre 1988, après avoir entendu leur témoignage, un juge d’instruction libère Gilbert Voillemier et Francis Guazzelli au motif qu’ils ne pouvaient pas être impliqués dans l’agression. Le 19 mars 1989, la police est venue et a arrêté Leoni. Les membres du convoi se retirent de la scène. Le 16 mai 1989, un juge rend une ordonnance libérant Leoni et Guy Voillemier de prison.
Le 19 juillet 1989, la cour d’appel de Bastia confirme la libération du premier prévenu tout en maintenant la détention provisoire du second. Le président du tribunal dans leur affaire ordonna leur libération le 23 octobre 1989. La cour d’appel confirma ses décisions le 22 novembre 19896.
Enfin, après la correctionnelle, le TGI de Bastia rend un jugement le 1er juillet 1997, condamnant Guy Voillemier et Pastini à trois ans de prison et les trois convoyeurs à deux ans de prison. Les médias insulaires n’ont prêté aucune attention à cette condamnation.
M. Giordani, convoyeur de fonds pour la société Transbank, et son épouse ont été enlevés par deux hommes masqués le 10 septembre 1992, près de Cardo (Haute-Corse). Après avoir attiré Mme Giordani, les escrocs ont ordonné à son mari de poursuivre sa tournée de collecte de fonds comme d’habitude et de remettre le quatre-roues à la fin des affaires.
Le messager se tire une balle. Une cagnotte de trois millions de francs suisses est emportée par les auteurs des faits. Un policier coopérant qui était présent à la fin des événements identifie formellement l’un des auteurs comme étant Michel Chiappalone.
Le 1er décembre 1992, le juge chargé de l’affaire décide que “le témoignage ayant mis Chiappalone en danger n’a pas montré lors de la reconstitution toute la force probante souhaitée”, et libère l’accusé. L’affaire est correctionnalisée après plusieurs épisodes procéduraux, qui seraient trop longs à évoquer.
Le tribunal a statué le 8 juillet 1997 que Michel Chiappalone purgerait cinq ans de prison. Cependant, le tribunal ne rend aucune décision contre le défendeur. Condamnation confirmée par la cour d’appel de Bastia le 10 mars 1999. Le directeur salarié et gérant de fait du café “Palais des Glaces” de Bastia, Michel Chiappalone, a pris la fuite. A ce jour, personne n’a pu le localiser.
Après ce braquage, le groupe continue de voler et le 25 mars 1990, commet la « Casse du Siècle », un braquage dans une succursale de l’Union coopérative bancaire suisse des Banques Suisses (UBS) à Genève. 3,1 milliards de francs suisses ont été volés, soit près de 220 kilogrammes de billets (soit 125 millions d’euros).
Neuf personnes, dont André Benedetti, Alexandre Chevrière, Thierry Bringuier, et les frères Jol et Jacques Patacchini, sont impliquées dans l’enquête, mais aucune d’entre elles n’est jamais traduite en justice, même si le couteau du boucher n’est jamais retrouvé. L’enquête révélera qu’ils ont pu réunir une équipe d’initiés bancaires qui ont conspiré avec eux.