Eva Joly Jeune – Elle a grandi dans une famille petite mais aimante. Eva Joly a toujours voulu voyager, même lorsque ses parents travaillaient dans l’agriculture. A 18 ans, elle participe au concours Miss Norvège et se retrouve sur la troisième marche du podium.
Mais son destin l’oblige à aller ailleurs. La même année, Eva Joly traverse la Manche pour se rendre à Paris. La jeune femme travaille comme fille au pair et comme secrétaire chez Eddie Barclay pour payer ses cours de droit et de sciences politiques.
En 1967, elle se marie avec un étudiant en médecine nommé Pascal Joly. Ils ont deux enfants ensemble : Caroline et Julien. Après avoir réussi le concours d’entrée à l’École nationale supérieure de la magistrature en 1981, elle est d’abord substitut du procureur général à Orléans puis, en 1990, juge d’instruction.
Le scandale Elf l’a portée à l’attention du public, qui a vu qu’elle était une femme forte et honnête. Mais en 2001, lors d’un procès, Eva Joly doit faire face à un drame familial : son mari se donne la mort, et elle doit le quitter.
Après ce procès fluvial, le juge est retourné en Norvège. Ce fut un véritable retour aux sources, et elle a utilisé ses compétences pour aider le gouvernement à lutter contre la corruption financière.
Son intérêt pour la politique a commencé à croître, et il n’a cessé de croître jusqu’en 2008, lorsqu’elle a rejoint le parti Europe-Ecologie. En 2009, elle a été élue députée européenne de ce parti.
Elle a acheté My Life, l’autobiographie de Jane Fonda, il y a quelques années. De son vivant, l’actrice américaine a montré à toute une génération de jeunes filles comment une femme pouvait être libre malgré le pouvoir et l’arrogance de l’État.
Mais Eva Joly n’a jamais terminé ce pavé : les confessions sentimentales et amoureuses de l’auteur, dans lesquelles elle dit avoir souffert et pleuré à cause des hommes, lui sont tombées des mains.
“Tout d’un coup, elle m’a ennuyé”, a déclaré son lecteur. Parce que Madame Joly a 66 ans et a déjà vécu mille vies, elle n’est pas victime du machisme normal. Les hommes qu’elle a rencontrés, qu’ils soient amis ou ennemis, elle les a traités d’égal à égal ou avec lesquels elle s’est liée d’amitié.
De Roland Dumas, l’ancien tout-puissant ministre de François Mitterrand, qu’elle a surpris en se jetant du lit pour fouiller son domicile, à Daniel Cohn-Bendit, son allié dans Europe Ecologie, en passant par son ancien greffier ou son éditeur, L’Express vous montre la galerie des hommes d’Eva Joly.
Elle en avait dans son bureau quand elle était juge et vérifiait les choses. Pas toujours en personne : A l’époque, Léotard devait répondre du dépôt de son parti de plusieurs millions de francs en espèces à Luxembourg, il a donc choisi de lui rendre sa place et de lui montrer son dos.
Alors qu’elle lui pose des questions, il semble se perdre dans un livre de Saint-John Perse. Dans le livre d’entretiens qu’il a écrit avec Eric Decouty (Affaire Elf, Affaire d’Etat, Le Cherche Midi), il raconte : “Mme Joly a usé de méthodes inacceptables qui disaient en substance : “J’ai le droit pour moi, j’ai le pouvoir, et tous les moyens sont bons pour obtenir ce que je veux”.
Roland Dumas, en revanche, la traite de “folle” : “Il suffit de la voir dans le miroir pour me convaincre”, confiait-il il y a peu à L’Express. » Eva Joly répond qu’il n’y a jamais eu de miroir dans son bureau et que M. Dumas est un menteur.
En termes simples, lui et Le Floch n’étaient pas habitués à rendre des comptes ou à voir leurs actions mesurées par rapport aux règles de la société. Leur fierté, leur manque de respect pour la loi et leurs mensonges étaient tout simplement trop difficiles à gérer.
Ils étaient sûrs que je ne pouvais pas le supporter et que je n’irais pas jusqu’au bout. Ils n’ont pas compris que je ne voulais pas parler de la méchanceté des hommes, mais plutôt de la façon de monter un réseau corrompu.
Roland Dumas a raison en ce sens : j’étais fou parce que je voulais montrer que c’était possible d’avoir raison contre le pouvoir ». Eva Joly garde un drôle de souvenir de Bernard Tapie après toutes ces années : « Il n’avait pas l’arrogance de riche et célèbre, mais il était gentil et intelligent.
Tu n’avais qu’à lui montrer que tu n’avais pas peur du rapport de force”. Elle en parle en détail dans La force qui nous manque, qu’elle a écrit avec Judith Perrignon et paru en 2007 aux Arènes.
Il se déroule dans le Jolys à Paris. Elle raconte comment ils se sont mariés alors que la famille de son mari était contre, comment ils ont eu des années heureuses puis se sont séparés, comment il s’est tourné vers l’alcool pour se réconforter, comment ils se sont séparés et comment il s’est suicidé en 2001. Eva Joly dit qu’elle n’a pas oublié comment Roland Dumas a essayé lorsqu’il lui a envoyé ses condoléances avant que la nouvelle ne soit rendue publique.