
Celarie Clementine Maladie – Rendez-vous avec Clémentine Célarié a été fixé en février 2016 au Café de l’Est, situé en face de la Gare de l’Est à Paris. L’actrice passe constamment d’un train à l’autre tout en interprétant son one-woman show à succès, Une vie.
Elle se présente déguisée, ce qui est encore la norme pour le moment, et porte un sac à bandoulière abîmé. Elle est sortie et a acheté des choses pour sa fille en disant : « Juste quelques petites choses. Depuis quelques mois, à 64 ans, elle est pour la première fois grand-mère : “Un cadeau du destin !”
aime jouer le rôle de Jeanne, la sublime et romantique héroïne de Guy de Maupassant. Chaque jour apporte un nouveau bonheur. Oh, merde… » Néanmoins, nous sommes ici avant tout pour parler de son livre, Les Mots défendus.
En ses onze chapitres, elle décrit son combat contre le cancer découvert dans son colorectum à l’automne 2019. Un texte qui combine une lettre à une amie (vous, lectrice/lecteur) et un manifeste. Ils sont à la fois spontanés et réfléchis, pétillants et précis, et sans méchanceté l’un envers l’autre.
Décidément, j’ai eu très peur, Clémentine C. Pas mal de choses disparates. J’avais peur que les gens me jugent injustement pour avoir parlé de mon diagnostic de cancer. C’est hilarant! Mais bon, c’est ma vie et mon parcours, donc je suppose qu’il est normal que j’en parle. L’égoïsme, en mon propre nom, m’aide déjà à guérir. Mais aussi pour tous ceux qui vivent ou ont vécu un cancer, qu’il soit grave ou bénin, et pour ceux qui ont souffert de la peur de l’autre et de sa maltraitance.
Vous avez découvert cette mauvaise adresse tout seul, n’est-ce pas ?
Certaines des personnes à qui j’ai parlé de ma coccidioïdomycose disaient : « Ah ! oui, mon père avait ça et il est mort… » Super ! Et puis il y a ceux qui ne vous laissent pas le temps de s’expliquer avant de lâcher un “Je sais, je sais…” cinglant.
Pas du tout; tu n’as aucune idée! Et il y a tous ceux qui vous craignent parce qu’ils associent ce mot à la mort, ou qui craignent qu’on leur enlève quelque chose sans leur consentement. Quelle chose horrible ! À mon avis, il y a un sérieux manque d’éducation sur cette maladie.
Donc, tout comme il y a 30 ans, j’avais voulu embarrasser un patient atteint de syphilis à la télévision pour prouver que les gens ne sont pas inévitablement atteints de la maladie, j’espère aussi susciter une romance avec ce livre.
Je me demandais quand exactement ce projet a été achevé.
Pendant le chimio, après une séance ou deux. J’ai commencé à me sentir comme un cachalot amorphe qui s’est écrasé dans le sable. Pourquoi un singe, de toutes choses !? Aussi gracieux qu’une sirène ! (Rires.)
En gros, j’étais dans mon lit à la maison et j’avais tellement de temps pour réfléchir que j’ai décidé que je ne pouvais pas continuer dans cet état. J’avais besoin de travailler sur quelque chose, j’avais besoin de communiquer avec quelqu’un, alors j’ai décidé de m’adresser directement à mon public.
Ainsi, j’ai écrit mon premier mémento, qui commençait : « Il y en a qui appellent ça un cancer ; j’appelle ça un pompon ; et je ne comprends pas pourquoi. J’ai donc souscrit une adhésion. Je n’avais pas le courage et la force de m’asseoir devant un clavier d’ordinateur et de taper.
Une fois les traitements terminés, j’ai de nouveau travaillé sur le manuscrit pendant plus d’un an. Je me suis dit plusieurs fois : “Pourquoi s’embêter à parler de mon cancer alors qu’il y en a plein d’autres qui sont bien plus graves. ne parles pas que du cancer, tu parles de la vie.
C’est vous qui avez trouvé le titre “Mots défendus”, n’est-ce pas ?
Absolument. Après avoir découvert que j’avais un cancer, j’ai su que je ne pouvais pas supporter de le dire à qui que ce soit. Et les quelques personnes à qui l’on a confié cette information m’ont dit que la garder secrète en valait la peine.
Pourquoi ?
Si le mot « cancer » fait peur à la plupart des gens dans la vie de tous les jours, il fait encore plus peur dans mon métier. Vous êtes mort et enterré avant votre temps dans leurs esprits. (Rires.) Si j’avais dit ça, les dates de tournée de ma pièce “A Life” auraient été supprimées. J’ai dû endurer le cancer et le silence et la tromperie qui ont suivi comme une double punition.
Comment avez-vous réussi à réaliser vos traitements tout en gardant le temps de jouer ?
J’ai continué chaque fois que c’était possible de le faire! Il y a eu quelques événements qui m’ont permis de passer entre les mailles du filet. À l’automne 2019, lorsque mon diagnostic de cancer a été rendu public, c’était encore le temps des “gilets jaunes”, et par conséquent, de nombreuses représentations ont dû être reportées. Cela m’a permis de me recentrer sur mon exploitation.
Pour éviter une récidive, la chimio adjuvante a débuté avant le premier accouchement. Naturellement, il n’y aura plus de théâtre, et à part mes rendez-vous à l’hôpital américain, je n’aurai pas grand-chose à faire ici. Après chaque traitement de chimio, je rentrais à pied dans mon appartement ; ça m’a fait du bien. Les rues étaient vides et je n’ai croisé personne ; C’était super. En avez-vous discuté à la maison ?
