
Bruno Sulak Mort – L’ancien soldat de la Légion étrangère française Bruno Sulak (1956-1985), ou “le gentleman voleur”, a commis ses premiers vols à main armée dans des supermarchés français à la fin des années 1970. Il se réjouirait du fait que pendant tous ses hold-up à Paris et sur la Côte d’Azur, il n’ait jamais blessé une seule personne.
Dans un magasin Cartier de la ville de vacances de la Côte d’Azur, à Cannes, en juillet 1983, un Sulak bronzé et vêtu de tennis a volé des bijoux d’une valeur estimée à 4,3 millions de dollars. En 1980, il réussit à s’évader de la prison d’Albi, et en 1982, il s’enfuit à nouveau lors d’un transfert de Montpellier à Lyon. Pendant son incarcération à Fleury Merogis, en France, il a été grièvement blessé en tombant du bâtiment de la prison. Sulak est décédé en mars 1985.
Qui se souvient de Bruno Sulak, qui titrait un blog en 2009 ? Pas beaucoup, j’ai peur de le dire. Depuis l’automne dernier, encore plus. Tiens, de quoi parler de la justice ou de la police au passage est inconnu de tous les instants. Et l’humanité. et hors du commun.
Même après que Miss-tic ait dédié un de ses premiers pochoirs au « voyou rebelle » sur les murs de Paris dans les années 1980, Sulak n’est pas tombé dans l’oubli depuis sa mort en 1985, lors d’une tentative d’évasion. Son nom a été immortalisé sur Facebook, les blogs et les interminables “retours d’affaire…” qui remplissent les beaux jours de la télévision et des journaux.
Quant au roman que Philippe Jaenada a écrit sur lui, il a eu ses trois minutes sur JT, sa propre émission sur Taddei, et une infinité d’articles qui commencent souvent par la réserve réfléchie (“Ce n’était pas un ange”, « Bien que malfaiteur », etc.), comme si ce n’était pas le hors-la-loi qui intéressait les lecteurs. Le livre a figuré sur de nombreux palmarès, mais cette année, les palmarès ont plus fréquemment mis à l’honneur le juste milieu et la référence à l’actualité qu’à la littérature.
C’est peut-être un effet secondaire négatif de l’enthousiasme des médias, mais Jaenada n’a pas été rémunéré pour son travail, et personne ne semble très inquiet pour ses ventes. Bruno Sulak, bagarreur et sacré provocateur de 29 ans décédé récemment, était un collaborateur de passage dans l’enceinte du journal alternatif l’Autre Journal.
Jaenada fait sienne la citation de Jules Renard, “L’écriture est une façon de parler sans être interrompu”. Et pourtant, il est extrêmement bavard, avec une abondance d’incisions, de digressions interparagraphes et de clins d’œil. Nous pourrions parfois lui conseiller d’éviter de trop s’éloigner du sujet à traiter, mais son Sulak bien documenté, avec de nouveaux points de vue et des rappels utiles de la situation dans son ensemble, est également une mine d’idées stimulantes.
Effectivement, Bruno Sulak n’est pas le premier voleur à avoir frappé. Adolescent désintéressé qui déteste l’école, fier descendant de Polonais travailleurs et de Juifs pratiquants installés à Marseille. Deux frères bien-aimés et une sœur. Loin d’où vous êtes, le destin du bagarreur n’est pas gravé dans le marbre. Mieux vaut se concentrer sur l’armée.
Et comme on l’apprend dans le livre, c’est un juge qui préfigurait la tolérance zéro qui a orienté les choses dans un autre sens : une condamnation pour « l’emprunt » d’il y a plusieurs années et pendant dix minutes, d’une mobylette d’il y a plusieurs années (côté lenteur, la justice est constante). Et puis, alors que le reste de la légion sautait sur Kolweizi sans lui, il embrassa tranquillement ses proches et abandonna le navire.
Naturellement, après s’être sali les mains dans la grande distribution sans recourir à la violence, Bruno Sulak va tourner son attention vers la joie et accomplir les actes qui feront de lui une célébrité (ici, la mise en relation avec un JT sur le site Ina rigolo, où Nol Mamère, la journaliste de l’époque, invente des noms et des nationalités mais s’expose comme un trou dans la relation).
Alder bracker Sulak joue au tennis en short Cartier Cannes et raquette sous le bras (« je suis entré en tennisman du dimanche et je suis ressorti avec la fortune de Björn Borg écrira-t’il »), choisit le jour de la visite de l’Allemand Le chancelier Kohl cambriole une bijouterie au milieu d’une opération policière massive et utilise la porte principale de la prison pour faire sortir un ami de prison. S’amuser.
Et vous lirez ici et là que c’était le bon vieux temps, quand les gentlemen se bagarraient et que personne ne faisait sauter le 4×4 à l’arme automatique. Et il est clair que Jaenada est empathique et rationnel ; mais, il n’est pas entièrement rationnel. La complexité toujours croissante des systèmes de sécurité a sans doute modifié les normes et les pratiques, mais Bruno Sulak était déjà un cas particulier au tournant des années 1980.
Et les snipers fous ne manquaient pas non plus ; qui pourrait oublier Cros et Havot, qui abattaient tous ceux qui se mettaient en travers de leur chemin (serveurs, chauffeurs qui les doublaient exprès, caissiers et flics curieux) ? Ou que dire du massacre survenu à l’hôtel Sofitel d’Avignon, où sept personnes ont été tuées en moins de cinq minutes ? Pourtant, c’est la même époque.
De plus, alors que certains articles récents se sont concentrés sur le rôle de la péninsule balkanique dans les activités criminelles, à l’époque, la culture des jeunes était connue sous le nom de scène “yougo”. Ci-dessous se trouve le meilleur ami de Sulak “Steve”, un acteur yougoslave que la police a été surprise de repérer lors du tournage de “Le professionnel” avec Belmondo. Le garçon plus âgé solennel est là-bas sur la gauche.
Mais ni Sulak ni “Steve” n’y sont jamais allés. Sulak préféra bientôt traiter avec les assureurs, moins gourmands que les recéleurs, même pour récupérer les pierres volées. Cela n’a pas changé sa vision négative des gens honnêtes.
