Affaire Dickinson – Le procès de Francisco Arce Montes, accusé d’avoir tué Caroline Dickinson à Pleine-Fougères, s’ouvre aujourd’hui à Rennes. Son ascendance laisse perplexe ce voyageur espagnol récidiviste. Lorsqu’il a été arrêté, un innocent avait déjà été accusé d’actes répréhensibles.
Après avoir été confronté au fait qu’il avait abusé et étouffé l’adolescent, le voyageur espagnol de 54 ans, Montes, a confirmé ce qu’il avait fait. Il n’y a qu’une chose que nous ignorons sur cet homme qui a passé toute sa vie à voyager sans but à travers le monde.
En fait, ce procès a beaucoup de pertinence historique. Pour mettre fin à une période de « culte de la confession », le cas de Dickinson en a ouvert une nouvelle : la religion de l’ADN. En fin de compte, seule une longue enquête, aidée par la science médico-légale et un peu de chance, a pu découvrir la vérité.
Le 20 juillet 1996, un dénommé Patrice Padé est placé en garde à vue. Ce n’est qu’après avoir été contraint aux aveux par la police que cet ivrogne sans-abri a finalement été innocenté par des tests ADN. Renaud Van Ruymbeke a remplacé Gérard Zaug comme juge d’instruction dans le Jura un an plus tard.
Un record de 3 700 tests génétiques ont été effectués par cette dernière, nécessitant de tester l’ensemble de la population masculine de Pleine-Fougères. Enfin, un agent de l’immigration américain a fourni des informations qui nous aideront à confondre Arce Montes.
Ce procès a également une saveur européenne inhabituelle. En Espagne, en Hollande, en Allemagne, en France et en Angleterre, Francisco Arce Montes était un démagogue enragé. Il parle couramment l’anglais et le français, mais un interprète l’accompagnera à l’audience.
Originaire de Bodmin, une petite ville de Cornouailles, la victime était une ressortissante anglaise. John aura de nouveau accès à un interprète. beaucoup d’autres, dont le père de Dickinson, Caroline Dickinson. Les trois jeunes filles qui dormaient dans la pièce où le crime a été perpétré étaient des témoins britanniques.
Pendant une semaine, la presse britannique sera focalisée sur Rennes. Des dizaines de policiers anglais en civil seront même présents dans la cité médiévale de Bretagne pour protéger les parties civiles et les témoins d’outre-Manche qui travaillent comme journalistes.
Les débats se dérouleront donc en trois langues, et personne ne sait comment Francisco va réagir à l’information. Lors de l’audience, Arce Montes a comparu. Son comportement a radicalement changé après son extradition vers la France en novembre 2001 suite à son arrestation à Miami en mars 2001.
Avant de se résoudre devant le verdict inflexible des empreintes génétiques, validé par trois expertises distinctes, il avait d’abord contesté les faits. Ses aveux ont été suivis d’une explication du meurtre. Caroline était inconsciente du fait qu’elle l’était.
Après avoir pris Afranil, un antidépresseur puissant, il s’est senti “comme Superman”, a-t-il déclaré. Alors qu’il violait sa victime, il avait du coton dans la bouche pour l’empêcher de crier. Après une série de comportements destinés à soulever des questions sur la santé mentale d’Arce Montes, il a été transféré à l’hôpital pénitentiaire de Fresnes à l’extérieur de Paris, où il a combattu des gardiens et a refusé de manger.
Quant à son état de santé, ses avocats, Olivier Dersoir et Fabian Lahaie, affirment qu’il souffre d'”anorexie mentale”. Comme excuse pour retarder le procès, ils prétendent que leur emplacement les a empêchés d’examiner en profondeur toutes les preuves.
Les professionnels de la santé ont jugé que l’Espagnol n’était pas fou et était seul responsable de son propre comportement. “Arce Montes, répétait-il sans cesse, est un fou d’attentat à la pudeur, qui a passé vingt ans à commettre des attentats sexuels d’intensité variable”, raconte Hervé Rouzaud-Leboeuf, l’avocat de la famille Dickinson.
Le corps de l’Anglaise de 19 ans Caroline Dickinson a été découvert dans une auberge de jeunesse de Pleine-Fougères en juillet 1996 (Ille -et-Vilaine). Cinq ans d’enquête et la toute première utilisation à grande échelle de 3 800 tests ADN sont nécessaires pour découvrir le coupable.
Des photos d’archives accompagnent ce regard sur l’un des procès criminels les plus médiatisés de ces dernières années. C’est le premier d’une nouvelle série que nous faisons cet été, axée sur des histoires de l’Ouest.
L’année dernière, l’auberge a fait peau neuve. Une salle polyvalente et une Maison des Associations ont demandé des mois de construction. En juillet 1996, la commune de Pleine-Fougères est en proie à un cauchemar qui hante depuis le quartier.
