Veronique Duchesne – Depuis la fin du XXe siècle, les progrès technologiques et scientifiques, la connectivité accrue et la mondialisation des communications ont entraîné une augmentation fulgurante de la mobilité mondiale des technologies de procréation assistée (ART). (Franklin ; Ragoné, 1998 ; Inhorn, 2002 ; Knecht, Klotz, Beck, 2012) Ces avancées dans les technologies de reproduction illustrent la manière dont notre communauté mondiale évolue.
Bien que les technologies de l’information et de la communication (TIC) soient de plus en plus utilisées dans le processus de création de familles, elles ont été jusqu’ici largement ignorées (Thompson, 2005). Depuis le tournant du millénaire, les téléphones cellulaires ont remplacé la plupart des autres formes de contact individuel (Allard, 2010). L’usage du téléphone mobile est à la fois global et personnel.
La théorie des acteurs-réseaux propose d’étudier les interactions entre humains et « non-humains » au sein d’un réseau en traitant les dispositifs technologiques comme des « actants » (agents qui agissent) au sein du réseau (Houdart ; Thiery, 2011).
Mon objectif dans cet article est d’analyser les téléphones portables d’un point de vue non humain dans le contexte de la procréation médicalement assistée, un domaine qui est évidemment ancré dans «l’ordre du genre» (Löwy, 2006). Cette pièce est un effort pour ajouter à la littérature sur le rôle des technologies de l’information et de la communication (dans ce cas, les téléphones portables) dans l’établissement de hiérarchies basées sur le genre.
Les modalités de procréation assistée en France ont été fixées par la loi de bioéthique d’août 2004 modifiée en 2011. Les couples ne pouvaient postuler que si les deux partenaires étaient physiquement présents, légalement mariés et en âge de procréer (ou bien justifier d’une cohabitation depuis au moins deux ans).
Lors de l’utilisation d’une aide à la fertilité, les deux partenaires doivent être d’accord. Vivre ensemble pendant deux ans a été éliminé par la suite. Le 2 août 2021, une loi a été adoptée rendant la procréation médicalement assistée légale pour toutes les femmes, y compris celles qui ne sont pas mariées.
Débutant en Île-de-France, j’ai interviewé des gynécologues et plusieurs de leurs patientes nées dans des pays au sud du Sahara. Ce dernier groupe a été choisi indépendamment de leur statut juridique, certains étant des ressortissants étrangers et d’autres des visiteurs.
3 Il existe une énorme différence économique entre ceux qui vivent et travaillent en France (avec les permis appropriés) et ceux qui vivent dans un pays africain et viennent en France avec un visa “touristique” de courte durée et sont tenus de payer l’ART4. Toutes les femmes de cette étude possédaient des téléphones portables, le seul élément “non humain” qui était au centre de l’étude.
Après avoir décrit les méthodes de recherche que j’ai utilisées, cet article met en évidence le rôle que jouent les téléphones portables dans les efforts de l’industrie médicale pour réguler la santé reproductive des femmes (et pas seulement des femmes africaines). L’attention se portera ensuite sur le pouvoir normatif que les familles transnationales d’Afrique subsaharienne ont sur les femmes qui veulent avoir des enfants à l’aide de la technologie médicale via les téléphones portables.
Le 9 octobre 2010, Véronique Duchesne, 47 ans, est retrouvée morte sur une plage au nord de Saint-Quay-Portrieux, petite station balnéaire des Côtes-d’Armor. En apprenant sa disparition deux jours plus tard, son mari Thierry Meunier a émis l’hypothèse qu’elle s’était peut-être suicidée car elle faisait face à d’importantes difficultés professionnelles et familiales.
Ce n’est que si des somnifères sont découverts dans son sac que l’autopsie conclura que Véronique Duchesne a bien été battue et étranglée. Alors pourquoi son épouse est-elle apparemment arrivée à une conclusion aussi négative ? Avait-il plutôt tenté d’entraîner les enquêteurs sur une fausse voie ?
Après avoir exclu une mauvaise première impression, la police apprendra que Thierry Meunier, qui partageait un bureau avec sa femme, est en réalité responsable des difficultés financières de sa femme car, peu de temps après leur mariage, il a dilapidé son argent dans de malheureux transactions immobilières.
En plus de cela, le couple déjà brisé avait récemment été autorisé et sanctionné par la loi pour des actes répréhensibles non spécifiés. Véronique Duchesne semblait résolue à quitter son mari et à commencer une nouvelle vie d’ici la fin de l’histoire.
Au vu des soupçons qui semblent l’entourer, Thierry Meunier a décidé de parler. Devant nos caméras, il maintient sa revendication d’innocence sans alibi et refuse de répondre à aucune de nos questions sur les incohérences dans ses déclarations initiales, son histoire troublée ou l’heure du crime présumé.
Véronique Duchesne est anthropologue et enseignante-chercheuse à l’Université Paris-UMR Descartes 196 au Centre de Développement des Populations (CEPED). Elle un.
a étudié à l’Université de Paris X-Nanterre, où elle a obtenu son doctorat ; puis a passé un an en tant que post-doctorant au Centre pour l’étude de la santé, de la maladie et du handicap à l’Université Brunel de Londres ; (Go).
Elle utilise le cinéma comme outil de recherche et s’intéresse à l’anthropologie médicale et religieuse. Plus précisément, ses recherches portent sur le développement des pratiques thérapeutiques et religieuses dans la Côte d’Ivoire postcoloniale et les diasporas africaines. Elle s’est préparée pour le rôle en regardant des films.
de « possession rituelle » dans la reformation des identités individuelles et collectives par rapport à la terre. Des recherches récentes l’ont incité à se concentrer sur un effort visant à établir un réseau transnational au Ghana et aux États-Unis centré sur un culte de possession africaine.
Fluids, Transmission, and Branching » (Fluides, Transmission, and Branching), 2003. La maladie féminine dans une société patriarcale, in D. Bonnet et Y. Jaffré (eds. ), Communicating Illness. Paris : Karthala, p. 199-220. Transmissions, préventions et pratiques d’hygiène en Afrique de l’Ouest.
Des lieux sacrés aux terres protégées, 2002. Évolution de la gestion des ressources naturelles dans le sud-est de la Côte d’Ivoire, in M.-C. Cormier-Salem, D. Juhé-Beaulaton, J. Boutrais et B. Roussel’s Patrimonializing Tropical Nature (Cambridge University Press, 2013). Paris : IRD Editions, pp. 419-438 in Dynamiques locales, enjeux internationaux.