Philippe Sollers Santé – Jeune auteur prometteur, Philippe Sollers a cofondé la revue littéraire Tel Quel au printemps 1960 avec Jean-Edern Hallier. Dans son épigraphe, il fait écho à une phrase de Nietzsche : “Je veux le monde, et je le veux tel qu’il est, et je le veux encore, et je le veux pour toujours.”
L’objectif du magazine est de mettre en lumière l’avant-garde littéraire avec d’autres formes d’innovation. Elle publie Michel Butor, Nathalie Sarraute et Alain Robbe-Grillet dans ses colonnes avant d’embrasser le sexisme et de défendre Roland Barthes. Outre la publication de “Tel Quel”, Michel Foucault et Jacques Derrida le feront également.
En 1974, à la demande du gouvernement chinois, une délégation comprenant Philippe Sollers et Roland Barthes se rend dans le pays. Cette critique acerbe du gouvernement autoritaire chinois fera rire de l’auteur le sinologue Simon Leys.
Philippe Sollers a nié avoir jamais été “maoïste”, mais dans le livre d’entretiens avec Josyane Savigneau, il a déclaré : “Je persiste à dire (que) cette révolution imparable a fait de la Chine la première puissance mondiale”.Tous ses livres comportent des références à la Chine, reflet de son profond intérêt pour le pays.
Double existence romantique
La revue se tourne vers les États-Unis après la mort de Mao en 1976. L’auteur écrit une tribune pour Le Monde dans laquelle il attaque à la fois le maoïsme et le marxisme.En 1982, il fonde une nouvelle revue, L’Infini. De même, il quitte les éditions du Seuil pour rejoindre le comité de rédaction de Gallimard et devenir le libraire en chef des éditeurs.
Il refuse le roman Hygiène de l’assassin d’Amélie Nothomb, qui sera finalement publié par Albin Michel sous un autre titre.Philippe Sollers devient célèbre dans le monde littéraire avec la publication de son roman « Femmes » en 1983.C’est de loin mon meilleur livre. Mon paradis indépassable », rétorque cet expert blasé de Casanova (auquel il a consacré une biographie) et auteur d’un dictionnaire vénitien de l’amour.
Il est marié à la psychanalyste Julia Kristeva depuis 1967 ; ils ont un fils nommé David. Il a récemment annoncé son intention d’avoir une liaison avec l’auteur belge de 23 ans Dominique Rolin.Leur demi-siècle de lettres a été publié en 2017 et 2018. Dans “Portraits de femmes” de 2013, il s’est ouvert sur sa vie amoureuse parallèle.
Ses détracteurs le qualifiaient de « futile », de « monstrueux », d’« ennuyeux » et d’« orgueil ». Lorsqu’on lui a demandé ce qu’il resterait s’il mourait demain, il a répondu “une caisse de livres” et a déclaré : “Les gens vont se demander comment nous nous sommes laissés devenir si avertis par les médias et désengagés à propos d’un type nommé Sollers alors qu’en réalité , c’est juste un gars ordinaire qui se trouve être un travailleur dont la réputation a été ternie.”
Deux livres de Sollers, ou rien du tout. Agent secret, autobiographique et illustré d’images touchantes et inédites ; En tant que voix littéraire du lyrisme en alexandrins inspirés par la littérature en opposition à l’anéantissement total de la civilisation occidentale par la compagnie spatiale américaine, Victor Hugo est la cible involontaire de ce roman épique. Une bataille titanesque, peut-être la dernière de cet âge sombre.
Dîner à Venise
Sollers, je le connais depuis longtemps. Je me souviens d’un petit dîner sur les Zattere à Venise. Sollers m’a dit, la main levée vers le ciel après que j’ai mentionné Ezra Pound et Céline, “J’ai la durée pour moi”.Il faisait doux, c’était en juin.
Peut-être aurait-il l’occasion de revoir le romantique Dominique Rolin.La première ligne de “A Midsummer Night’s Dream” est un beau morceau de poésie en prose. Cette petite planète a ses utilisations pour les plaques. Surtout quand la ville est désertée par les touristes et que le calme règne le long des canaux. La nuit à Venise n’est pas meilleure. En mai 2012, Dominique Rolin décède.
Philippe Sollers ne joue plus à 84 ans. Sans délaisser.Je suis plus un homme sauvage que vous ne le pensez, avec toutes les fleurs, les papillons, les arbres et les îles que j’aime.Il s’agit de la première ligne de son autoportrait aux toilettes intitulé “Agent secret” (Mercure de France, 18 euros).
Le titre est malhonnête. Ses souvenirs glissent au fil de l’eau. Nous les connaissons, mais c’est la façon dont il les regarde passer sans s’en souvenir du point de vue de la vieillesse qui nous touche vraiment.
Immédiatement après les annonces
Une éducation bohème et magique à Bordeaux ; Mauriac déclenchant son premier roman, « Une Curieuse Solitude » ; rencontre son adulte et grand amour, Dominique Rolin ; épouser Julia Kristeva; la Chine de Mao ; la bénédiction du pape Jean-Paul II ; amis et amants Ponge et Barthes ; et enfin Venise.
Avec cette “mauvaise réputation” qui le suit partout et la poursuite du bonheur qui le précède toujours.Il y campe un jeune homme « très intelligent », « divinement doué » pour la peinture et la programmation informatique, « hypermnésique » et « incollable » sur .Triste aussi : le jour où David a appelé son père au téléphone mais son père, coincé dans son bureau sur l’île de Ré, ne l’entendait pas et en disait autant à sa mère.
Le Cur absolu était le titre d’un des romans de Sollers.Merci de contacter syndication@lemonde.fr pour toute demande d’autorisation.Lorsque Philippe Sollers rencontre enfin André Breton en 1960, il lui offre un exemplaire des Manifestes du surréalisme portant la dédicace suivante : « A Philippe Sollers, aimé des fées ».
Sollers a apprécié l’amusement de ceux qui ont utilisé une image similaire pour rappeler que les fées ont jadis picoré son berceau (comme je l’ai fait le lendemain de sa mort).On se dit désormais que c’était pourtant vrai, que cette « fatalité de bonheur » où parle Arthur Rimbaud dans Une saison en enfer, maintenant qu’elle est finie, semble avoir décidé de la vie.
Philippe Sollers, plus connu sous sa plume nom, “Joyaux”, est décédé le 5 mai à l’âge de 86 ans à Paris. Il sera inhumé avec sa famille à Ars-en-Ré (Charente-Maritime). Une messe catholique aura lieu s’il le désire.
Talence (Gironde), située près de Bordeaux, est sa ville natale le 28 novembre 1936. Il considère Talence et Venise comme les deux capitales de la grande civilisation méridionale qu’il reconnaît comme sa véritable patrie.
Essentiellement dans Portrait du joueur (Gallimard, 1985), il raconte son éducation bourgeoise et la légende familiale qui explique son parcours. Bien qu’il soit appelé à diriger l’usine familiale, Francis Ponge fait des études d’économie mais prend rapidement la tangente après avoir été inspiré par son premier tuteur, le poète Francis Ponge.
Sollers, à seulement 22 ans, est déjà un auteur bien connu. En 1957, il publie une nouvelle intitulée « Le Défi » qui remportera le prix Fénéon de la revue Ecrire, fondée aux éditions du Seuil par Jean Cayrol pour donner aux jeunes écrivains une place à publier.
Puisqu’il est encore mineur, il doit utiliser un nom fictif tiré de son dictionnaire latin : “sollers”, qui se traduit littéralement par “tout l’art”.Son premier roman, Une curieuse solitude, est publié l’année suivante alors qu’il habite encore au Seuil. Par ailleurs.