
Père Matthieu Jasseron – Ses vidéos sur la plateforme de médias sociaux TikTok comptent plus de 1,1 million de followers. L’abbé Matthieu Jasseron, vicaire de Joigny (Yonne), suscite depuis 37 ans l’intérêt et la polémique.
En termes non équivoques ! Je n’ai rejoint la cause qu’avec une ferme conviction : les jeunes ont de profondes questions existentielles, métaphysiques et émotionnelles, et l’Évangile a des réponses. Encore faut-il qu’elle soit largement connue et comprise. La moitié de mes abonnés sont des chrétiens de nom, un quart sont des catholiques pratiquants et 20 % sont soit des athées, soit des adeptes d’autres religions.
Notre isolement du monde extérieur nous avait fait perdre le contact avec certaines populations, notamment les jeunes. Lentement mais sûrement, j’ai senti que le lien entre l’Église et eux se détériorait. De ce fait, le support numérique est devenu de facto le moyen de communication entre eux.
De plus, j’en suis venu à comprendre que beaucoup de mes amis proches et des membres de ma famille qui ne sont pas activement impliqués dans l’église ont peur de se joindre à l’église parce qu’ils n’ont pas la foi ou la compréhension nécessaires pour participer pleinement.
J’ai pensé que ce serait une bonne idée de créer des vidéos facilement accessibles répondant aux questions que tout le monde pourrait avoir. Simultanément, TikTok est devenu une plate-forme de médias sociaux dédiée au partage de courtes vidéos à fort impact. L’outil parfait était juste devant moi, et je n’ai pas pu m’empêcher de le remarquer.
Je veux distiller une parole chrétienne pour un monde qui ne la parle pas. Ce monde est en quête de joie, mais il a laissé de côté les ingrédients indispensables à son succès : l’amour, la confiance et l’optimisme. Les paroles d’aujourd’hui présentent l’Evangile à un public plus large comme la clé d’une vie épanouie.
Le sujet du livre que je viens de finir d’écrire est le même. Dans mon rôle de prêtre, je me considère comme un « coach de la foi », ou une personne qui traduit la foi catholique à ceux qui ne sont pas catholiques. Jésus s’adressait à tout le monde, pas seulement à l’élite juive de son époque.
Les crises de l’environnement, de la santé publique et de l’électricité… Nous vivons dans un monde terrifiant. J’ai remarqué une tendance inquiétante dans les communautés avec lesquelles j’ai travaillé ces trois dernières années : des dépressions émotionnelles lorsqu’on aborde le sujet de l’avenir.
En leur racontant mon expérience, j’espère répandre l’espoir. Je leur rappelle que nous avons le potentiel d’être heureux parce que nous avons été voulus, désirés et créés. Beaucoup de gens n’en ont même jamais entendu parler ! Les jeunes ont une impression négative de l’Église et ne croient pas qu’elle puisse les aider à trouver un sens à la vie.
Le père Matthieu, entouré de son matériel d’enregistrement vidéo, ne passe que son temps libre sur l’application TikTok.Mes parents n’étaient pas du tout religieux. Après avoir obtenu mon diplôme en commerce, j’ai évolué dans un environnement financièrement gratifiant. Pourtant, une chose m’a frappé : personne ne semblait heureux. Presque immédiatement, la question du “sens” s’est posée.
Elle est devenue une hantise maintenant.Ensuite, je me suis mis à les trouver par moi-même. J’ai quitté la région parisienne pour une vie plus simple à la campagne. Je me suis engagée auprès du Café Chérie, un centre de proximité du Secours catholique qui aide les personnes les plus vulnérables de la société à sortir de leur isolement.
Tous ces individus ont dégagé une ambiance distinctive; ils étaient chaleureux, accueillants et généreux de cœur. Pendant ce temps, un curé m’apportait des réponses. A travers ces témoignages, j’ai pu réaliser que ma vie avait un sens.
Moi aussi, je souhaitais être consumé par la même passion ardente. Après quelques années de plus, je me suis inscrit dans un séminaire. Depuis cette année (2019), j’occupe le poste de curé à Joigny et j’ai été nommé nouveau curé de la paroisse.
Début juillet, le Vatican a demandé votre aide pour mobiliser les jeunes sur les réseaux sociaux pour le synode en cours.J’ai été agréablement surpris d’apprendre que des jeunes de toutes confessions religieuses étaient enthousiastes à l’idée de partager leurs points de vue sur l’Église.
Malgré les scandales, la « solidarité » reste en tête de leur liste d’adjectifs utilisés pour décrire l’Église. Suivi de « ennuyeuse », « triste » et « désuète ». Cela me donne de l’espoir, car je crois qu’au fond, les jeunes d’aujourd’hui désirent profondément l’Église. Ce sur quoi nous travaillons vraiment, c’est la forme.
Vous choquez le monde en diffusant des vidéos comiques qui ne sont pas toujours bien accueillies.Ma ligne de partage a toujours été la suivante : la Bible/la vraie vie ; les clichés/la vérité. Après le choc de la relation Sauvé, les idées préconçues de nombreuses personnes sur l’Évangile, l’Église et le rôle du prêtre ont été remises en question.
Je pense qu’il est important de célébrer la désacralisation du prêtre, car il n’est encore qu’une personne parmi tant d’autres qui a été baptisée et appelée à servir.Comme le diraient les Français, “Monsieur le prêtre” apprécie de temps en temps une bonne blague, et bien qu’elle puisse parfois être offensante, elle est généralement juste drôle.
Et ceux qui ont le moins étudié la théologie m’ont adressé les critiques les plus dures. Chacun de mes sujets a été laborieusement élaboré. J’ai travaillé à l’ancrer dans la théorie théologique et l’expérience pratique. J’écoute, je regarde, je m’imprègne des textes et de leurs histoires (étymologie).
