
Omar Raddad Ghislaine Marchal – Je ne suis pas convaincu que la société puisse se passer de tribunaux et de juges ; pourtant à quel point la justice humaine est une chose difficile et précaire, c’est ce que, pendant douze jours, j’ai pu éprouver, jusqu’à l’agonie , écrit André Gide dans Souvenirs de cour d’assises.
Une recherche de la vérité peut-elle jamais être satisfaite par une enquête formelle ou une procédure judiciaire ? Une certaine incertitude peut subsister même si l’accusé a avoué, l’arme du crime a été retrouvée et les empreintes digitales ont été relevées.
Il y a une marge de manœuvre en termes de ce qui constitue le mal en raison de l’obscurité qui l’entoure. On ne sait pas ce qui a poussé cet homme dans un sectarisme violent.
Jusqu’à présent, Omar Raddad lui-même s’est avéré être un mystère total pour nous.
Il n’y a eu aucun entretien avec un suspect, aucune preuve d’une arme du crime ou d’empreintes digitales, et les motifs créés se sont effondrés lorsqu’ils ont été examinés.
Omar m’a tué de Roshdy Zem est présenté comme le film incontournable de la semaine car il plaide pour l’innocence d’Omar Raddad. Ghislaine Marchal, victime du tragique fait divers, était là avec ses proches au coeur brisé.
Qu’Omar Raddad soit ou non coupable, Ghislaine Marchal est la première victime de cet événement odieux, et sa famille est la première à souffrir de sa terrible absence. Cet incident séminal des années 1990 est revisité dans Omar Killed Me, un roman de Roshdy Zem, dans lequel le protagoniste soutient que la peine de 18 ans de prison du jardinier était injuste faute de preuves.
Pourtant, les Marchals se moquent bien du point de vue du film. Sabine Du Granrut, la nièce de Ghislaine Marchal, a confié à un Parisien que la nouvelle de son départ faisait vieillir la ville de vingt ans.
Les mots “Omar m’a tué” étaient écrits avec du sang si faiblement qu’ils étaient illisibles. Cette ligne notoire aurait été griffonnée dans le sang de la victime pour identifier son agresseur et lui rappeler qui a commis le crime.
Compte tenu de sa réaction aux affiches, il est possible que Sabine Du Granrut ne finisse pas par voir le film. Je crains qu’à la fin je me sente malade et misérable.
Selon moi, il a très certainement tué Ghislaine Marchal.
Et il semblerait que l’absence de honte soit plus vendable que la culpabilité » à la Française à Paris, révèle-t-elle. Je ne suis pas concernée par le fait qu’ils aient une thèse à défendre. Elle nomme notamment les producteurs et cinéastes du film, mais qu’à la condition qu’ils traitent la victime et ses proches avec dignité et respect. Personne ne s’est jamais enquis de nos sentiments les plus intimes.
Pardon ou pas pardon, Omar Raddad est toujours légalement coupable. Lui aussi se considère victime des circonstances. Il attend un nouveau procès pour révéler tout ce qui s’est passé la nuit où Ghislaine Marchal a été tuée.
La commission d’enquête de la cour de révision tiendra une audience sur le “scandale Omar Raddad” le jeudi 15 septembre.
Ses conclusions permettront soit de régler définitivement l’affaire, soit d’ouvrir la porte à un nouveau procès qui pourrait blanchir l’ex-jardinier de tout acte répréhensible. Le tueur dans ce cas n’a pas encore été appréhendé.
Pour faire simple, aujourd’hui est une journée monumentale pour Omar Raddad. Le jeudi 15 septembre, la commission d’instruction de la Cour de révision aura la possibilité de clore définitivement l’affaire ou de saisir la Cour, auquel cas un nouveau procès en révision pourra être formé. En un mot, bizarre.
Omar Raddad, un jardinier de 60 ans, a été reconnu coupable du meurtre de sa patronne, Ghislaine Marchal, en 1994. Le corps d’une riche veuve a été retrouvé le 24 juin 1991 dans la cave de sa maison de la ville française de Mougins ( Alpes-Maritimes).
Je suis mort et Omar m’a tué, c’est écrit en sang sur la porte. Sur une autre porte, d’une écriture beaucoup plus simple, les mots “Omar m’a t” sont gravés dans le bois. Raisons pour lesquelles la gendarmerie marocaine pourrait commencer à douter de l’alibi du jardinier, ce qui pourrait avoir des conséquences désastreuses pour lui.
Recherche actuelle sur l’ADN
Mais les lettres de sang qui l’ont piégé pourraient être la clé de sa disculpation maintenant. En décembre, la commission d’enquête a demandé un réexamen de l’affaire après avoir reçu de nouvelles preuves ADN de l’équipe de défense d’Omar Raddad.
Sur la scène du crime, quatre empreintes digitales médico-légales avec DNA ont été trouvés. Le dessin des lettres qui épellent “Omar m a t” comporte l’une d’entre elles bien en évidence 30 fois.
CONDUIRE L’ENQUÊTE INVISIBLE
On ne sait pas quels gènes composent cette créature. Si Omar Raddad est déclaré non coupable, les trente années d’enquêtes différentes menées par la gendarmerie et les détectives privés pourraient révéler les véritables coupables.
Les journalistes Jean-Michel Décugis, Pauline Guéna et Marc Leplongeon ont lancé une bombe au printemps 2015 avec la publication de leur livre Ministère de l’Injustice. Les documents prouvent qu’au début des années 2000, des gendarmes de Nice ont entrepris une enquête secrète.
