Mort Iranienne – Les troubles se propagent en Iran. Téhéran, la capitale, et Mashhad, la première ville sainte du pays, situées dans le nord-est, ont vu des dizaines de milliers de manifestants se rassembler une nouvelle fois lundi pour exprimer leur indignation face à la mort d’une jeune femme détenue par la police de maures.
La ville natale de la jeune femme, Sanandaj, capitale de la province du Kurdistan dans le nord-ouest du pays, a été le théâtre d’une marche dimanche. Masha Amini a été arrêtée le 13 septembre 2018 lors d’une visite familiale à Téhéran.
Elle a été accusée de “port de vêtements inappropriés” par l’unité chargée de faire respecter le code vestimentaire strict de la République islamique d’Iran pour les femmes, y compris l’exigence que leurs cheveux soient couverts en public.
pas de jeans déchirés ou de couleurs vives autorisées. La jeune femme détenue est tombée dans le coma pendant sa détention. Selon la télévision d’État et sa famille, elle est décédée le 16 septembre à l’hôpital.
Une mort suspecte qui a été considérée comme telle par beaucoup. La tragédie a suscité une indignation généralisée dans tout l’Iran, et les manifestations qui ont suivi ont pris de l’ampleur et de l’ampleur en conséquence. Plus précisément le 19 septembre, des slogans tels que “Mort au dictateur” ont été entendus lors des funérailles de la jeune femme détenue à Saqqez (Kurdistan).
Des manifestants antigouvernementaux en Iran ont lancé des objets sur un portrait du guide suprême iranien Ali Khamenei. Les partis politiques kurdes ont également appelé à une grève générale lundi dans une région où les partisans de l’indépendance ont été violemment réprimés par le régime.
Selon l’agence de presse iranienne Fars, “de nombreux manifestants pensent que Mahsa a été tuée sous la torture”. “Plusieurs centaines de personnes ont scandé des slogans contre les autorités, certaines d’entre elles retirant leur hijab”, a rapporté Fars mercredi soir, faisant référence à la rue centrale de
Une courte vidéo publiée par l’agence montre des centaines de personnes, dont des femmes qui ont baissé leur foulard en signe de protestation, scandant “mort à la République islamique”. Des protestations violemment réprimées.
Plusieurs femmes iraniennes ont également décidé de se raser la tête par solidarité. Selon Tasnim, les étudiants de plusieurs universités de Téhéran et Shahid Beheshti, entre autres, ont lancé des mouvements de protestation dans la capitale. Après la mort de l’Iranienne, ils ont exigé des réponses des autorités.
Lundi, le général en chef de la police de Téhéran, Hossein Rahimi, a de nouveau rejeté les “accusations injustement portées contre la police” et “il n’y a pas eu de Aucune négligence de notre part ne peut être constatée.
Nous avons mené des enquêtes (…) et les preuves indiquent qu’aucun policier n’a été négligent ou n’a agi de manière inappropriée », a-t-il annoncé. C’est un événement terrible, et nous espérons que nous n’aurons plus jamais à assister à une telle chose.
La police avait demandé à la famille et aux amis de Mahsa de lui apporter “des vêtements décents”, et le général Rahimi a une nouvelle fois souligné que la jeune femme avait enfreint le code vestimentaire.
Le jour de sa mort, la télévision d’État a diffusé une brève vidéo de surveillance montrant une femme identifiée comme Mahsa Amini s’effondrant à l’intérieur du poste de police à la suite d’une dispute avec une policière. Amjad Amini, le père de la victime, a déclaré mardi à Fars que sa fille “avait été transférée tardivement à l’hôpital” et que “la vidéo avait été coupée”.
Ces derniers mois, la police iranienne a été critiquée pour ses interventions violentes, et la charia, ou loi islamique imposée au pays après la révolution de 1979 et obligeant les femmes à se voiler le visage et à porter des vêtements longs et amples, a été régulièrement contestée. .
Après le décès de Masha Amini, de nombreux acteurs de l’industrie cinématographique, de la communauté artistique, du monde du sport, de la scène politique et de la communauté religieuse sePlusieurs membres de l’équipe nationale de football ont écrit dans une histoire partagée sur Instagram : “Les cheveux de nos filles sont récupérés par un linceul.
L’ancien président et chef du mouvement réformiste Mohammad Khatami a exigé que les responsables de cet acte soient “traduits devant la justice”. En réponse, le président iranien Hassan Rouhani a appelé à l’ouverture d’une enquête. Le chef de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell, a qualifié la mort de la jeune femme d'”inacceptable” et a exigé que les responsables soient punis lundi.
Les protestations contre la mort de Mahsa Amini ont persisté dans divers endroits à travers l’Iran. Trois jours après être tombée dans le coma après avoir été arrêtée par la police de la tuerie le 13 septembre, cette jeune femme est décédée tragiquement. À Téhéran, Ella a été détenue par la police des moeurs, une agence chargée de faire respecter le code vestimentaire strict de la République islamique d’Iran.
Le gouvernement iranien nie tout rôle dans sa mort. Mahnaz Shirali, sociologue et politologue de l’Iran interrogée sur franceinfo le 19 septembre, estime que cette femme est “devenue le symbole de l’injustice qui règne depuis 43 ans” en Iran. Un régime “qui tue ses propres citoyens en toute impunité”, c’est ce qu’elle dénonce.
Le sociologue affirme que “les Iraniens de tout le pays sont scandalisés par cette mort. Toute la société iranienne, hommes et femmes, s’unissent pour protester contre cette injustice flagrante”.
Beaucoup de femmes peuvent s’identifier aux propos de Mahsa Amini : « Toutes les femmes en Iran ont des accrochages dans leurs mémoires, et plein de mauvais souvenirs avec la police des murs qui est partout et qui réprime systématiquement les femmes.
