Denis Menochet Poids – Denis Ménochet ne court pas après les journalistes, ce qui est ridicule. Dans le dernier film de François Ozon, dont la première a reçu des critiques élogieuses au Festival de Berlin et qui sort en salles le 6 juillet, il donne une interprétation magistrale de Peter Von Kant, un monstre d’égoïsme romantique qui hante l’écran du tout premier au tout dernier dernier tir.
Une performance déterminante dans un rôle de rêve pour un acteur de 45 ans qui a attendu patiemment pendant des années pour commencer une série de cinq films pour cinq réalisateurs qui lui ont tous offert d’excellents rôles en 2021.
Ouais, mais tout va bien. La promotion n’est pas son fort. Il n’est pas sûr d’avoir grand-chose à dire. Pas vraiment envie de quitter sa demeure tentaculaire dans la Bretagne lointaine, où un design réfléchi a apaisé son anxiété de confinement.
Et pourtant, il est là devant moi, vêtu d’un jean et d’un t-shirt, sa silhouette volumineuse face à la gare de Quimper, ses yeux un océan couronné de sourcils à l’accent circonique où le voyage se mêle aux émotions. Et pourtant, il sourit. S’il veut me montrer sa mère, qu’il le dise. Une fois au restaurant, il choisit la loterie et commande trois assiettes pour deux pendant que je tergiverse sur les encornets.
Je m’objecte C’est complètement irrationnel, vous savez. Soudain il mourra, et ses yeux ne papillonneront plus. Pourquoi, pensez-vous qu’il jetterait une tonne d’argent caché Pour quelle raison, exactement Alors pourquoi n’est-ce pas raisonnable Je peux sentir la rage et l’agressivité monter à l’intérieur de cet homme, qui cache sa fragilité derrière le poids supplémentaire qu’il revêt en guise d’armure.
Peter Von Kant, le héros du film Oz, revient. Un cinéaste brillant et dominateur nommé Von Kant, dont l’amour possessif pour une jeune femme nommée Ephèbe le transforme en amant loquace et asservi.
Le film de 2018 de Xavier Legrand, Jusqu’à la garde, présente le retour d’Antoine Besson en tant que protagoniste du film. Besson est un père divorcé déterminé à utiliser son droit de visite avec son enfant terrifié.
Deux personnages discordants et potentiellement perturbateurs. Deux sauvages qui peuvent être facilement brisés. C’est une combinaison impossible, mais c’est ce qui rend Denis Ménochet si intéressant : sa personnalité imposante est minée par une candeur rafraîchissante et un sens de l’humour charmant.
Tout le monde se moque toujours de mon poids, grogne-t-il. En fait, il est le pionnier à soulever cette question. Les gens vont vous taper sur le dos comme si vous étiez un poney ou une vache si vous avez “ce regard”, comme le dit l’expression. Vous ne feriez pas ça à une petite personne ! Et son rire éclate de lui à la pelle.
Chacun est responsable de sa propre prison ! Pendant ce temps, il demande : « Est-il probable que je sois capable d’aller au-delà de mon physique ? Est-il inévitable que je sois à jamais étiqueté « boucher », « vidéaste » ou « joueur de rugby émotif.
On est bien loin de ça. Inspiré de l’œuvre du légendaire cinéaste Rainer Werner Fassbinder, Peter Van Kant est un héros tragique aux multiples facettes qui s’évade dans un monde de mots et autres paradis manufacturés. Peter rejoue sans cesse la même scène dans sa tête, entouré de trois personnages qui évoquent des visions contradictoires de lui-même.
Isabelle Adjani incarne une femme au foyer tyrannique pour sa secrétaire, une tutrice avisée pour son amant et une star de cinéma culte pour les fans lubriques de son idole. Denis Ménochet passe sans effort d’un registre à l’autre. Mais comment dire à un acteur que son doute le sert bien ? Denis Ménochet est tellement gêné par sa propre insécurité qu’il refuse de jouer le jeu en disant : “Ça me met mal à l’aise de parler de moi.
Et je n’aime vraiment pas être étiqueté acteur. Actuellement, je travaille comme ouvrier qualifié et membre d’une équipe. Il y a de la musique et des lumières allumées. Les émotions sont mon centre d’intérêt et ma lumière. Et il n’affiche qu’une seule fixation – un dévouement au travail acharné.
Pour l’heure, il compte bien se cacher derrière ses personnages. Ce dont je ne parle pas, c’est de ma vie personnelle. Je préfère que personne ne découvre qui je suis. Il est crucial que les lecteurs croient en mes personnages. Les quelques histoires qu’il raconte sont souvent interrompues par moi en disant : “a, c’est privé, tu me le promets”. Promis.
En 1976, la vie de Denis Ménochet commence de façon dramatique lorsqu’il est pris dans une corde alors qu’il prend l’ascenseur de l’hôpital d’Enghien-les-Bains. Son père boulanger n’était pas préparé à la rapidité avec laquelle le désir de son fils allait se matérialiser.
Très vite, le petit garçon et ses deux frères partent à la voile autour du monde au gré des exploits de leur père, ingénieur dans l’industrie pétrolière qui invente des histoires de pirates sur ses passeports. Leurs destinations incluent la Suède, le Texas, l’Argentine et les Émirats arabes unis.
Ce n’est pas une promenade dans le parc pour les joueurs. Tous les deux ans, vous devez déraciner votre vie, vous lier d’amitié avec des étrangers et supporter suffisamment leur cruauté pour affiner vos propres capacités d’adaptation uniques.
Ce n’est pas si simple de rentrer en France et d’y reprendre ses études. C’était l’enfer, murmura Denis Ménochet. J’ai récemment découvert le côté obscur de l’humour français, qui consiste à humilier brutalement une autre personne devant un public.
Le garçon se sent humilié et rejeté et essaie d’en rire. Il a dit: “Je ne suis pas censé être très drôle, mais j’essaie.” Tout sentiment de supériorité est étouffé par le grave complexe d’imposteur que ces expériences traumatisantes ont entretenu en lui depuis si longtemps. “J’ai eu le melon après Inglourious Basterds”, a-t-il admis.