Brigitte Giraud Compagnon – Lorsqu’un proche meurt subitement, il peut être facile de laisser les questions de culpabilité et de culpabilité s’échapper de votre esprit comme le linge d’une machine à laver en désordre. C’est parce que les processus de deuil et d’acceptation n’ont pas encore complètement étouffé le vide laissé par la perte. Pendant cette pause, des préoccupations pressantes retardent l’inévitable glissement vers l’inactivité.
Comment continuer à vivre après avoir perdu un être cher ? Pourquoi lui, et pourquoi pas moi ? Quel est le problème maintenant ? Supposons un instant que vous ayez eu l’intuition de faire un choix différent ce jour fatidique, et que votre décision alternative ait le potentiel de changer le cours de l’histoire.Brigitte Giraud, vingt ans après la mort brutale de son amie, revient dans Vivre vite sur les événements qui ont conduit au drame, éclatant en une litanie de « si » sur les actions et les inactions qui, additionnées, ont conduit au tragique décès de son amie. fin.
Tout commence par le désir sincère du protagoniste d’acheter une maison malgré les nombreux signes invisibles et autres obstacles qui se sont dressés pour le décourager de le faire. La moto endommagée de son frère était entreposée dans le garage de cette maison.s’il n’avait pas aimé aujourd’hui, si je j’avais un téléphone portable…” Six chapitres se succèdent, chaque fois que l’auteur réinterroge obsessionnellement la mémoire à la recherche d’une friandise qui aurait pu servir d’alerte précoce.
Chaque section de l’histoire commence par le mot “si” et raconte une histoire différente. Celui-ci date d’une période précise, le tournant du XXe siècle (nous sommes maintenant en 1999), avant que tout ne devienne numérique et avant que la relation entre la technologie et les artefacts culturels ne subisse un changement révolutionnaire.
L’auteur s’interroge sur son rapport à la “mondialisation débridée”, qui “bruit le désir de tout et sature par la consommation effrénée d’espaces qui permettaient autrefois d’élaborer son propre imaginaire”. Les rythmes de la vie quotidienne, la musique rock et la bonne littérature ont servi de trame sonore à sa vie imaginaire avec sa fille et son ami. Une vie bénie où tout était possible, promettant un bel avenir à cette famille avant que le destin n’intervienne.
L’écrivain n’a pas encore publié son premier ouvrage sur le thème de la dépression. Deux ans après le drame, elle sort un livre qui soulève des questions sur la brutalité et la violence entourant sa disparition. Tandis que Vivre vite enquête sur la mésaventure qui résulte de l’effet domino d’événements connexes.
Elle en décore minutieusement chaque centimètre carré, habille l’intérieur et fait appel à une galerie de portraits de personnes qui, d’une manière ou d’une autre, directement ou indirectement, ont été impliquées dans l’accident, le tout dans le but d’invoquer la bonne chance. Cela fait vingt ans, et je dois me décider à rendre mes armes. Quitter la maison revient à se laisser aller. Le paysage qui m’entoure disparaîtra à mesure que le béton remplacera les éléments naturels. Comment le son de votre voix s’estompe après un si long voyage.
Faire revenir un être cher le temps d’un livre, c’est comme faire un dernier tour autour du propriétaire avant le dernier tour de page d’une histoire qui a été brutalement interrompue le 22 juin 1999. L’auteur écrit pour surmonter son chagrin et faire face à l’absence de son protagoniste. Elle écrit pour trouver la vérité qu’elle prétend être enfin prête à affronter.
Il s’agit du cinquième livre de Brigitte Giraud à remporter le prix Goncourt, et il a été décidé lors d’un vote serré avec cinq voix contre une pour Giuliano Da Empoli (après quatre tours de scrutin annulés parce que le président de l’Académie a voté le vote décisif). Rarement autant de personnes se sont mises d’accord à la fois sur une histoire personnelle et sur un roman historique contemporain comme Le Mage du Kremlin.
Brigitte Giraud, la troisième femme en un siècle à remporter ce prix prestigieux, a voulu donner une dimension collective à sa tentative d’exorciser la douleur et la perte par l’écriture, et ce par le récit sensible de son histoire personnelle. L’histoire de sa souffrance touchera sans aucun doute une corde sensible chez tous ceux qui ont vécu l’épreuve d’une perte écrasante et la quête sans fin (et souvent obsessionnelle) pour trouver un sens là où il n’en existe pas.
Aujourd’hui, Livio, un lycéen, doit présenter un reportage sur les attentats à la bombe nazis. Il prévoit de faire son coming-out à toute la classe en racontant l’histoire de Magnus Hirschfeld, un médecin juif allemand qui s’est battu pour les droits des homosexuels et l’égalité des sexes. En décrivant les réponses et les actions de l’enseignant et des élèves et en nous laissant entrer dans les pensées et les sentiments intérieurs de Livio, Brigitte Giraud nous fait entrer directement dans l’action.
Un livre puissant et émouvant.La romancière Brigitte Giraud revient sur l’accident de moto qui a tué son ami Claude en juin 1999 dans Vivre vite, qui figurait au palmarès Goncourt et Femina. En retraçant la chaîne des événements qui ont conduit à cette coïncidence tragique, on peut provoquer les mêmes résultats par la seule volonté. C’est un livre qui va changer votre façon de penser le temps, la tristesse et la folie qu’il peut provoquer, tout en peignant le portrait d’un homme et d’un amour éternel.
Mme Brigitte Giraud: Ce sont deux types de livres complètement différents. Un livre très concret sur l’isolement, la catastrophe et la déflagration m’a été remis, et il détaillait tout depuis le moment où l’on m’a dit l’accident jusqu’au moment où mon corps a disparu dans les airs. J’ai ressenti un sentiment d’engourdissement dans les années qui ont suivi. Quelque chose a dit : “Oui, mais Claude ?” tome.