Béligh Nabli Origine

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Béligh Nabli Origine
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Béligh Nabli Origine – Selon le chercheur Beligh Nabli, le succès de la répression menée par le gouvernement tunisien contre les salafistes peut être attribué en grande partie à la volonté du pays d’éviter d’être envahi par la violence. Quant au monde arabe, Beligh Nabli, directrice de recherche à l’Institut des relations internationales et stratégiques (Iris), s’y intéresse beaucoup.

Il s’est rendu plusieurs fois en Tunisie récemment et y est considéré comme un voyageur chevronné. Direction : Sud-Ouest. Les violences de ce week-end cimentent-elles un schisme irréconciliable entre les islamistes modérés d’Ennahda, au pouvoir, et les salafistes d’Ansar al-Charia, qui luttent depuis longtemps contre le gouvernement ?

Nabli, pardonne-moi. Les combats au sein du mouvement islamique ont atteint un niveau sans précédent. À la suite de la guerre, les deux camps sont sortis de leur zone de confort. Comparé à l’interprétation plus orthodoxe de l’Islam défendue par les salafistes, Ennahda n’est pas tant un pragmatique qui donne la priorité à la préservation du pouvoir.

Les récents événements du Mont Chaambi (NDLR : des mines artisanales activées par des salafistes ont grièvement blessé des militaires) ont marqué un tournant. Les forces de l’ordre se sont regroupées pour faire pression pour obtenir le plein soutien du public et du gouvernement. L’unité nationale a contribué à renforcer l’autorité de l’État. Les salafistes voulaient tester la détermination du gouvernement ce week-end. Ils ont été irrités par le choix de tenir la réunion à Kairouan.

Deux visages apparaissent dans la foule. Le noyau dur et minoritaire est constitué de jihadistes qui ont déjà perdu en Irak et sont en train de perdre en Syrie. Lorsqu’on compare Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), il ne faut pas négliger la contribution des Tunisiens au jihad mondial au Maghreb. De nombreux Tunisiens ont par exemple servi dans le commando qui a attaqué le champ gazier algérien d’In Amenas en janvier.

Il y a une multitude de types peu recommandables et de criminels disparus depuis longtemps qui dirigent les choses. Ce soulèvement a été déclenché par la désillusion face à l’échec de la révolution à améliorer les conditions de vie de la population. Les quartiers populaires de la banlieue ouest de Tunis constituent un vivier pour le mouvement salafiste.

Pourquoi les autorités devraient-elles s’inquiéter à ce moment-là ?

Un nuage jeté par la guerre civile en Algérie plane sur la mémoire collective du Maghreb. Étant donné que la Tunisie n’a pas d’antécédents de violence politique, la situation actuelle y est d’autant plus terrifiante. Avant l’indépendance, il n’y avait jamais eu d’assassinat comme celui de Chokri Belad (NDLR : le leader de gauche tué à Tunis en février). Chaque acte de violence a des implications profondes sur la culture et la politique.

Les salafistes eux-mêmes ne prônent pas une montée de la violence généralisée, mais cela devient clair si l’on écoute ce qu’ils ont à dire. L’objectif est de divertir une famille toujours plus nombreuse d’adoptés. Réalistes à leur manière, ils reconnaissent l’échec du mouvement salafiste algérien et son aliénation de la société civile.

Les principaux dirigeants d’Ansar al-Charia, agissant comme s’ils négociaient une résolution pacifique du conflit avant les affrontements de dimanche, ont officiellement annulé leur conférence. Les circonstances du renversement de Kadhafi en Libye ont permis aux groupes islamistes extrémistes de s’équiper.

Et cela dans des régions où l’armée et la police n’ont pas toute autorité. Cependant, jusqu’à présent, il n’existe aucune preuve concluante que les salafistes aient l’intention d’instaurer un état d’anarchie à travers le pays. Bien entendu, nous ne pouvons rien garantir quant à l’avenir.

Mais il est difficile d’ignorer le fait que, même lorsque les choses étaient à leur pire, les auteurs d’actes de violence aléatoires dans ces villes ont eu de nombreuses occasions de frapper pendant que le fer était chaud. À l’exception de l’attaque de l’ambassade américaine en septembre, ils n’ont pas été capturés. À ce jour, les djihadistes en Tunisie se sont principalement concentrés sur le ciblage de cibles à l’étranger.

Béligh Nabli est professeur des universités et chercheuse en droit public. En tant que chercheur principal de l’institut, il se concentre sur les questions de droit, de politique et d’institutions. Depuis sa création en 2011, l’Observatoire des mutations politiques dans le monde arabe est sous sa direction, en se concentrant sur le « réveil arabe » et les événements qui y sont liés.

Comprendre le monde arabe, Paris : Armand Colin, 2013. Ses diplômes DEA et DESS sont tous deux issus de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. De plus, il est diplômé avec distinction du prestigieux Institut d’enseignement supérieur international de l’Université Panthéon-Assas de Paris.

Béligh Nabli, auteur de « La République de l’Identité », n’est pas du tout d’accord. Selon lui, tout le monde, de l’extrême droite à l’extrême gauche, est responsable de “l’identitarisation” de la société car tous utilisent un filtre de lecture à la fois anti-républicain et évocateur de l’idéologie communautaire que nous sommes censés rejeter.

Béligh Nabli Origine

Le débat actuel est essentiellement axiologique, les dirigeants politiques se référant aux principes démocratiques comme s’ils étaient inhérents. La crise actuelle est donc une crise des valeurs communes. Il suffit de remettre en cause l’acte qui a institué la République.

Un groupe s’en tient à « l’idéal républicain comme projet porté par la Constitution », tandis qu’un autre groupe ne se considère pas comme républicain bien qu’il soit français. Pensez-vous que c’est un problème que ces principes ne soient pas enseignés dans les écoles ?

Le système éducatif français, autrefois considéré comme « l’institution principale » du pays, est désormais une « machine d’autoreproduction sociale » qui exacerbe les inégalités préexistantes, selon de récents rapports de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

C’est à l’opposé de sa vocation initiale en faveur de l’idéal républicain. Le problème est que cette promesse de mobilité sociale est de moins en moins souvent rompue. Avoir confiance dans la méritocratie dans une démocratie est un défi dans les conditions actuelles.

Surtout dans une société où la richesse héritée (sous forme de capital économique, social et culturel) continue de l’emporter sur l’effort individuel sur le lieu de travail. Les identités individuelles et collectives sont mises en avant dans les sphères politiques et médiatiques.

D’un côté, c’est une grille de lecture anti-républicaine car la République reste fidèle à ses racines. D’un autre côté, cette vision tend à supplanter une « grille » de lecture sociale ou une scission selon des lignes socio-économiques.

Nous assistons à une « identitarisation » de la société française, qui fait allusion à une vision sociale partagée qu’on nous apprend à rejeter. Cette ligne de pensée a été adoptée par de nombreux responsables politiques nationaux et locaux, de droite comme de gauche. Des penseurs et des éditeurs comme Alain Finkelkraut et Elisabeth Levy ne sont que deux exemples.

Même les agents de l’État ont constaté un changement de situation, comme en témoigne la dernière “alerte enlèvement” diffusée dans la soirée du mardi 18 octobre, dans laquelle l’auteur présumé du crime (le père d’un enfant disparu) a été classé comme une personne de « race noire » devant les services du ministère de la justice a corrigé la formulation.

Dans l’affaire “Rixe de Sisco” de l’été dernier, le procureur de la République de Bastia a présenté les principaux acteurs comme des “villageois” d’un côté et des “familles maghrébines” de l’autre. La droite et l’extrême droite ne sont pas les lieux appropriés pour ce genre de politique identitaire. Certains à gauche ont adopté cette optique de lecture à travers une philosophie qu’ils appellent la « laïcité du combat ».

La latitude juridique protège le droit d’un individu d’avoir ou de ne pas avoir une croyance religieuse particulière, ainsi que l’obligation de l’État de traiter toutes les religions sur un pied d’égalité. Ce concept était au centre de l’Acte historique de consolidation de 1905.

En revanche, on assiste à gauche au renforcement et à l’élargissement d’une définition plus invasive de la lacité : la neutralité religieuse devrait également s’imposer aux individus dans l’espace public. Un discours qui réaffirme la construction rhétorique de l’extrême droite de l’Arabe musulman (qui est aussi citoyen français) comme ennemi de la France et, plus récemment, de la République de Laik.

Ce qu’Alexis de Tocqueville appelait, pour paraphraser, la « tyrannie de la majorité ». Comprendre que la République française est « une et indivisible » mais aussi reconnaître que la société française est multiculturelle n’est pas nécessairement incompatible avec l’idée de citoyens aux identités différentes qui s’identifient pourtant à des valeurs et des lois communes.

À mon avis, ce déni trouve son origine dans le soulèvement colonial. La question du burkini a clairement montré que certains citoyens français sont tenus de s’habiller en public conformément à des normes sociétales qui ne sont pas établies par la loi de la république mais plutôt par une vision déformée de l’ordre public et de la lacité. Il fallait une décision du Conseil d’Etat pour le retour du droit, mais la guerre idéologique continue de brûler.

Premièrement, il doit être historiquement exact. Affirmer que « nos ancêtres étaient les Gaulois » résume l’histoire de la nation est une insulte au passé. Notre histoire nationale est plus riche et plus nuancée que celle des autres pays.

En cohérence avec l’expérience historique de la République. Elle est une descendante directe de l’esprit révolutionnaire de 1789 et du World Light. Cependant, elle maîtrise également le langage raciste et colonialiste. Cet héritage ne doit être géré par personne.

Béligh Nabli Origine
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