Affaire Robert Lund – Un homme du nom de Robert Lund a été libéré. Après avoir été reconnu coupable du meurtre de sa femme Evelyn à trois reprises lors d’un procès en banc en 1999, il a finalement été libéré à la mi-septembre et nous a invités chez lui à La Veaute, non loin de Rayssac.
Il s’agissait d’un cas inhabituel impliquant la disparition de l’Anglaise Evelyn Lund-Wilkinson pendant près de deux ans avant que son corps ne soit découvert dans un 4X4 immergé Son mari, Robert Lund, a également été condamné trois fois pour “violence volontaire entraînant la mort sans intention de tuer”.
Robert Lund, 61 ans, habite la commune de Rayssac depuis la mi-septembre où il a retrouvé sa liberté… et la ferme où il vivait. Il a accepté de nous rencontrer pour une séance privée. Interview.
Non ! Désolé, mais ce n’est pas la fin. J’espère un verdict révisable. J’attends le verdict des avocats. Le code de procédure pénale me donne un peu d’espoir, car j’ai été reconnu coupable sans preuves suffisantes. Le jury a rendu un verdict sur une hypothèse secrète. Quelques conjectures et spéculations.
Il n’y a aucun doute dans mon esprit. Ce n’est certainement pas moi ! Mon jugement est sans nuages. Les enquêteurs avaient une marque facile en moi. J’ai toujours accordé à la loi mon entière collaboration. Pour cette raison, je méritais de passer plus de temps derrière les barreaux.
Je viens de sortir d’un séjour de neuf ans de prison qui m’a conduit d’Albi à Seysses pour mon deuxième procès en 2009, de retour à Albi pour mon troisième, et enfin à Montauban pour mon quatrième et actuel procès, qui a débuté le 16 décembre 2011 Après avoir obtenu un court congé de 3 jours en août, j’ai finalement été libéré le 14 septembre.
Depuis 2009, je me considère comme “conditionnable”. Quand j’ai fait appel à la justice pour obtenir de l’aide, on m’a toujours dit que je devais rester derrière les barreaux. Depuis, j’ai appris à me dire : « Robert, quand tu seras de l’autre côté de ces barreaux, tu seras libre. Pas encore. Beaucoup de gens m’ont dit d’arrêter, de dormir d’abord et ensuite d’évaluer la situation. Par conséquent, j’ai été confiné pendant l’appel et la cassation qui a suivi.
Quand c’est arrivé, je me suis senti vraiment extatique. Enfin et surtout, l’indépendance enfin. L’aumônier de la prison m’a conduit à Rayssac. Depuis mon retour à La Veute en août, l’affluence s’est un peu calmée. Cela a été particulièrement vrai lorsque j’ai vu l’état dans lequel j’avais trouvé ma maison : des excréments d’animaux sauvages éparpillés, des éraflures sur les murs et des kilos de poussière et de débris recouvrant tout.
Il n’y a ni électricité, ni eau, ni téléphone, ni moyen de se déplacer. Un gros choc. J’avais l’impression d’être Robinson Crusoé. Je me concentre sur la remise en état d’une pièce. J’ai tué deux femmes de ménage depuis que je suis parti pour de bon (rires).
Et j’ai de nouveau déprimé parce que les problèmes ont commencé : mon passeport est invalide depuis 2012. Eh bien, j’avais besoin d’une pièce d’identité pour ouvrir un compte bancaire et obtenir mon RSA, pour m’inscrire à des services comme l’électricité et l’eau, et pour m’inscrire dans un centre d’emploi, alors… Heureusement, il y a eu de l’amitié et du soutien de voisinage.
Le 22 novembre est une date d’audience en Angleterre concernant la propriété pour laquelle la famille de ma femme se bat toujours. Le service social a déjà pensé à une solution pour moi. C’est peut-être à Albi. Cependant, tous mes compagnons proches sont présents.
Un petit effort suffit. La salle de gym, où je me suis entraîné plusieurs fois, et la bibliothèque, où j’ai lu et relu le code pénal comme si c’était la Bible. De plus, je suis tombé récemment sur le livre “Plaidoyer pour le bonheur” de Matthieu Ricard, un émissaire bouddhiste français.
Il m’a appris que rien n’est mauvais, pas même quand on est tout seul et qu’on se sent vulnérable. Tout a du bon. Après une longue introspection, je suis arrivé à la conclusion que je ne m’aventurerais pas dans le puits. Captivant, vous faites pourtant preuve d’un véritable enthousiasme pour la vie.
Robert Lund, citoyen anglais résidant à Rayssac, s’est vu refuser un réexamen par la Cour de cassation après avoir été condamné à trois reprises à 12 ans de prison pour Les condamnations ont été confirmée par la cour d’assises et la cour d’appel.
Après son dernier jugement à Montauban en décembre 2011, il a déposé deux recours avec l’aide de son avocat, Maître Legros-Gimbert. Les deux appels ont déjà été rejetés. Pour cette raison, même si la notion de meurtre avec préméditation a été rejetée par la justice française, Robert Lund est toujours considéré comme entièrement responsable de la mort de sa femme.
Du coup, un nouveau chapitre s’est écrit dans l’affaire hors du commun qui a commencé fin 1999 avec la disparition d’Evelyn Lund-Wilkinson alors qu’elle revenait d’une visite chez des amis à Réalmont.
À ce moment-là, Robert Lund avait signalé la disparition de sa femme, affirmant qu’il ne l’avait pas vue de la journée. Deux ans plus tard, la voiture d’Evelyn Lund et son contenu sont découverts au fond du lac Bancalié.
Sur la base d’un ensemble de preuves convergentes, Robert Lund, le principal suspect, a été arrêté en novembre 2004. Selon le scénario choisi par le tribunal, Evelyn Lund est rentrée chez elle en toute sécurité ce soir de décembre 1999, mais une bagarre s’est ensuivie à son arrivée, et Robert Lund l’a frappée, la tuant avant qu’il ne puisse jeter son corps au fond d’un lac.